La caractérisation des variations régionales de la prévalence de l’asthme sévère (AS) et de la consommation de soins en France, pourrait permettre d’identifier les déserts médicaux et d’améliorer l’accès des patients à des soins appropriés. L’objectif était d’évaluer la prévalence de la maladie, la distribution de la consommation de soin et les parcours de soin des patients atteints d’asthme sévère en France par département.

Cette analyse inclut différentes sources de données telles que les données patient de la base IQVIA (collectant les médicaments délivrés par un panel de pharmacies) pour lesquelles un algorithme a été développé avec des règles médicales spécifiques afin d’identifier les patients AS entre 2018 et 2020. Les départements ont été regroupés en clusters 1 (prévalence AS faible/nombre important de pneumologues [PN]), 2 (prévalence AS élevée/nombre important de PN), 3 (prévalence AS faible/nombre faible de PN) ou 4 (prévalence AS élevée/nombre faible PN) afin d’évaluer l’offre de soin et caractériser les déserts médicaux.

La prévalence nationale d’AS était de 157 patients pour 100 000 habitants. Des variations de la prévalence de l’AS et de l’accès aux PN ont été observées entre les clusters (Fig. 1). Près d’1/3 des patients AS ont été traités par une corticothérapie orale en continu entre 2018 et 2020 ; parmi ces patients, 79 % ont reçu des doses comprises entre 5 et 20mg/jour alors que 16 % étaient traités par des biothérapies. L’utilisation de biothérapies était corrélée avec la densité de PN (facteur de corrélation 0,38) et a augmenté de 4,2 points en 2020 versus 2019 et 2018.

Des différences régionales de la prévalence de l’AS et de la consommation de soins ont été identifiées en France, ce qui pourrait contribuer à améliorer les disparités régionales de prise en charge de l’asthme sévère.