L’exposition résidentielle à long terme à l’ozone est associée à la sévérité de la pneumopathie interstitielle diffuse au cours de la sclérodermie systémique - 25/12/21
Résumé |
Introduction |
La pneumopathie interstitielle diffuse (PID) est fréquente au cours de la sclérodermie systémique (ScS) et de mauvais pronostic. La pollution a des effets délétères dans la fibrose pulmonaire idiopathique, mais son rôle dans la PID de ScS n’est pas connu. L’objectif de notre travail était d’évaluer l’impact de l’exposition aux principaux polluants atmosphériques sur la sévérité initiale de la PID de ScS, le déclin fonctionnel et la survie sans transplantation.
Méthodes |
Nous avons mené une étude rétrospective bicentrique (Avicenne, Cochin) incluant des patients adultes ayant une PID de ScS (ACR-EULAR 2013) au scanner de 01/2006 à 03/2020. La CVF et la DLco étaient recueillies au diagnostic, à 12 et 24±3 mois. Les scanners ont été relus en consensus par 2 binômes de radiologues experts. Une PID de ScS extensive était définie selon l’algorithme de Goh. Les niveaux d’expositions moyens annuels de l’année 2009 aux NO 2, O 3, PM 10 et PM 2,5 ont été estimés à l’adresse de résidence, à partir du modèle CHIMERE. Les niveaux d’expositions moyens ont été associés à la présence d’une PID extensive par régression logistique après ajustement sur le sexe, la forme cutanée diffuse, la présence d’anti-Scl70, d’une hernie hiatale, d’une hypertension pulmonaire. L’impact de l’exposition à la pollution sur la survie a été étudiée par un modèle de Cox.
Résultats |
Ont été inclus 192 patients (femmes 80 %, âge médian au diagnostic de ScS 53 ans, formes cutanées diffuses 47 %, anti-Scl70 28 %). La PID était extensive dans 29 % des cas. La CVF médiane au diagnostic était de 77 % (IQR 61,2–92,9), la DLco de 56 % (42,2–66). À 12 et 24 mois, on notait un déclin>10 % de la CVF chez 20/103 (19 %) et 15/83 (18 %) patients, et>15 % de la DLco chez 14/76 (18 %) et 19/65 (29 %). Au cours du suivi (médiane 4,4 ans), on notait 20 décès et 3 transplantations pulmonaires. L’exposition à l’O 3 était associée à la présence d’une PID extensive (OR 1,09, IC95 % 1,01–1,18, p=0,035) et à une DLco initiale<50 % (OR 1,07, IC95 % 1,02–1,15, p=0,038). Les niveaux d’expositions n’étaient pas associés au déclin significatif de la CVF ou de la DLco à 12 ou 24 mois et n’avaient pas d’impact significatif sur la survie sans transplantation.
Conclusion |
Dans notre étude, l’exposition à long terme à l’O 3 était associée à la sévérité de la PID de ScS selon l’algorithme de Goh et la DLco, mais pas au déclin fonctionnel ni à la survie. L’effet de la pollution atmosphérique sur la progression de la PID de ScS devra être évalué dans des cohortes prospectives.
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Vol 14 - N° 1
P. 48-49 - janvier 2022 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.