Bronchoscopie rigide dans la prise en charge de l’insuffisance respiratoire aiguë liée à l’obstruction tumorale maligne des voies aériennes centrales - 25/12/21
Résumé |
Introduction |
L’obstruction tumorale maligne des voies aériennes centrales peut se manifester par une insuffisance respiratoire aiguë nécessitant une prise en charge en soins intensifs. La bronchoscopie interventionnelle peut alors permettre une désobstruction immédiate des voies aériennes, mais son accès reste limité et fait l’objet de discussions complexes. L’objectif principal de cette étude était d’évaluer, dans cette situation, le taux de sortie de soins intensifs après désobstruction chez des patients sélectionnés. Les objectifs secondaires comportaient l’accès à un traitement oncologique ultérieur et la survie.
Méthodes |
Cette étude rétrospective monocentrique fut réalisée au CHU de Nantes entre 2012 et 2020. Les données des patients admis en soins intensifs pneumologiques pour une détresse respiratoire aiguë liée à une obstruction tumorale maligne des voies aériennes centrales et ayant eu une désobstruction tumorale en bronchoscopie rigide ont été recueillies.
Résultats |
L’âge médian des 37 patients inclus était de 60 ans, avec une majorité d’hommes (65 %), et un tabagisme (86%) important (médiane de 32 PA). Les patients avaient un état général conservé avec un performans status <2 dans 78 % des cas. La néoplasie n’était pas connue avant cet évènement pour 57% des patients: carcinome bronchique non à petites cellules (54 %), carcinome à petites cellules (11 %), carcinome œsophagien (11 %). Avant la procédure, 16 patients (43 %) ont nécessité une intubation pour ventilation invasive. L’intervention a consisté en une désobstruction mécanique isolée dans 35 % des cas et fut associée à une pose de prothèse dans 65 % des cas. La reperméabilisation a été jugée complète dans 65 % des cas. Après l’intervention, 33 patients (89 %) sont sortis vivants de l’unité de soins intensifs. Tous les séjours en soins intensifs ont duré moins de 8jours. Par la suite, 62 % des patients ont pu accéder à un traitement oncologique (majoritairement radio- et/ou chimiothérapie). Alors que la survie médiane fut de 3,6 mois, 8 patients ont eu une survie>1 an.
Conclusion |
Chez des patients sélectionnés (âge, état général, néoplasie non connue), la bronchoscopie interventionnelle permet une amélioration rapide de l’état respiratoire en cas d’insuffisance respiratoire aiguë sur obstruction tumorale des voies aériennes centrales. Dans la majorité des cas, les patients sortent vivants de soins intensifs et peuvent accéder à un traitement oncologique, ce qui est associé à une survie significative.
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Vol 14 - N° 1
P. 70 - janvier 2022 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.