L’exacerbation de broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO) se définit par la majoration aiguë d’un ou plusieurs des symptômes de la maladie. Elle est source de morbi-mortalité élevée.

Nous proposons une étude rétrospective étalée sur dix ans portant sur 270 cas d’exacerbations de BPCO, colligés au service des maladies respiratoires du Chu Ibn Rochd de Casablanca.

Il s’agissait de 244 hommes et 26 femmes. La moyenne d’âge était de 62 ans. Le nombre moyen d’exacerbations par an était de trois. Leurs causes étaient dominées par la surinfection bactérienne dans 68 % des cas, le pneumothorax dans 26 % des cas et l’embolie pulmonaire dans 6 % des cas. L’examen bactériologique des expectorations avait isolé un germe dans 27 % des cas. Il s’agissait du Streptococcus pneumoniae dans 44 % des cas et d’haemophilus influenzae dans 42 % des cas. Selon le GOLD 2018, la BPCO était classée stade v dans 4 % des cas, stade IV dans 10 % des cas, stade III dans 42 % des cas, stade II dans 34 % et stade I dans 10 % des cas. La stratégie thérapeutique était basée sur une oxygénothérapie à faible débit associées à une antibiothérapie probabiliste dans 76 % des cas avec une corticothérapie orale, des nébulisations au salbutamol et un traitement anticoagulant. Un drainage thoracique a été réalisé dans 26 % cas ainsi qu’une résection de bulles avec symphyse pleurale dans 4 % des cas. Le traitement de fond de la BPCO a été prescrit dans tous les cas, l’évolution était bonne dans 64 % des cas, marquée par la récidive de l’exacerbation dans 36 % cas et le décès dans 16 cas.

Dans notre contexte, les étiologies des exacerbations de BPCO sont multiples avec en tête la surinfection bactérienne. Elles doivent être correctement prise en charge car leur récidive accélère le déclin de la fonction respiratoire et altère la qualité de vie. Nous insistons sur la prévention qui repose sur la lutte contre le tabagisme.