Depuis plus d'une quinzaine d'années, les biomarqueurs cardiaques sont l'objet d'une attention sans cesse croissante et de nombreux travaux de recherche leur sont consacrés. Les marqueurs biologiques considérés comme étant aujourd'hui incontournables en cardiologie sont les D-dimères, les peptides natriurétiques (PN) de type B (BNP [brain natriuretic peptide] et NT-proBNP [N-terminal pro brain natriuretic peptide]) et les troponines (Tn). Ces marqueurs n'avaient au début qu'une indication pronostique et/ou diagnostique dans une affection bien documentée, par exemple le dosage des PN dans le diagnostic de l'insuffisance cardiaque aiguë (ICA), ou le dosage de la Tn chez les patients avec douleur thoracique et suspects de syndrome coronarien aigu (SCA). Au fil des années, ils ont vu leurs indications se développer dans la même pathologie, par exemple le dépistage de l'affection dans des populations à risque, ou l'aide au traitement, mais aussi dans d'autres pathologies, et l'on peut citer l'apport des PN ou de la Tn comme outil de stratification pronostique chez les patients avec embolie pulmonaire (EP) ou l'utilité des D-dimères dans la stratification du risque embolique chez les patients avec des troubles du rythme. Aujourd'hui, ils constituent un complément indispensable à l'examen clinique. Pour cette raison, cette revue sur la place des marqueurs biologiques en cardiologie n'est pas présentée marqueur par marqueur, mais au contraire affection par affection, et se focalise sur quatre grands syndromes : la maladie thromboembolique veineuse, l'insuffisance cardiaque (IC) (incluant les atteintes liées aux traitements antitumoraux), la maladie coronaire et les pertes de connaissance brèves.