Le 16 mars 2020, devant l’état d’urgence sanitaire décrété en France, le gouvernement a imposé des mesures de confinement dont l’impact sur l’activité de chirurgie orthopédique et traumatologique reste à démontrer. L’hypothèse de cette étude était que le confinement a diminué l’activité chirurgicale orthopédique et traumatologique. L’objectif principal était d’évaluer l’activité chirurgicale d’orthopédie et de traumatologie en période de confinement et de la comparer à l’activité hors confinement.

Il s’agissait d’une étude rétrospective, monocentrique, observationnelle et comparative d’une cohorte continue de patients inclus pendant la période de confinement du 16 mars au 11 mai 2020. Cette cohorte a été comparée à un groupe de patients inclus de manière rétrospective sur la même période hors confinement l’année précédente du 16 mars au 11 mai 2019. Le critère de jugement principal était le taux d’incidence de l’activité chirurgicale en 2020 versus 2019 sur une période identique. Le critère secondaire était l’analyse des traumatismes recensés.

Le nombre de patients opérés était significativement diminué en période de confinement : 194 patients inclus en 2020 soit une incidence de 57 pour 100 000 habitants contre 772 patients inclus en 2019 soit une incidence de 227 pour 100 000 habitants ; p<0,001. L’activité chirurgicale d’orthopédie programmée passait d’un taux d’incidence de 147 en 2019 à 5 en 2020 pour 100 000 habitants (p<0,001). L’activité chirurgicale de traumatologie passait d’un taux d’incidence de 80 en 2019 à 50 en 2020 pour 100 000 habitants (p : NS). Nous retrouvions une augmentation significative des patients de plus de 65 ans pendant le confinement, 70 % contre 61 % en 2019 ; p=0,04. Le taux de fractures du col du fémur était significativement augmenté pendant le confinement, 48,5 % contre 39,3 % en 2019 ; p=0,03. La chirurgie dégénérative était significativement diminuée pendant le confinement (p<0,001).

Cette étude montre que l’activité chirurgicale d’orthopédie et de traumatologie a été significativement diminué par le confinement, avec une différence d’incidence de 170 pour 100 000 habitants, confirmant ainsi l’hypothèse des auteurs. Cette diminution est due à la fois à l’arrêt de l’orthopédie programmée et à la diminution de 40 % du nombre de patients traumatisés. En période de confinement, le pourcentage de patients âgés de plus de 65 ans victime d’une fracture a significativement augmenté.

Le confinement a eu un impact significatif sur l’activité de chirurgie orthopédique et traumatologique.

III ; comparative et rétrospective.