Hormonothérapie et risque de maladie thromboembolique veineuse au cours du cancer du sein - 24/02/22
Résumé |
Les anti-estrogènes et les inhibiteurs de l’aromatase (IA) sont les 2 types d’hormonothérapie adjuvante les plus fréquemment utilisés dans le cancer du sein hormono-dépendant. De nombreuses études observationnelles montrent que le risque de survenue de maladie thromboembolique veineuse (MTEV) est augmenté d’un facteur 2–3 chez les femmes traitées par tamoxifène, indépendamment des autres facteurs de risque. Dans une large cohorte danoise, l’incidence cumulée de la MTEV était de 1,2 % à 5 ans chez les patientes traitées par tamoxifène vs 0,5 % chez les patientes sans hormonothérapie. Le risque absolu de MTEV reste donc faible. Celui-ci semble plus important au cours des premiers mois qui suivent l’initiation du traitement, et il persiste jusqu’à 2 ans. Il existe relativement peu de données concernant les facteurs de risque de MTEV chez les patientes traitées par hormonothérapie ; l’obésité, la présence d’un Facteur V Leiden, un antécédent familial ou personnel de MTEV, et le tabagisme actif ont été associés à un risque augmenté de survenue de MTEV. Le risque de MTEV lié à l’utilisation des IA est moins bien documenté puisqu’il n’existe pas de comparaison directe vs placebo. Dans les 3 principaux essais cliniques ayant comparé les IA au tamoxifène pour une durée de 5 ans, les incidences cumulées de MTEV étaient significativement plus faibles sous IA que sous tamoxifène (2,8 % sous anastrozole vs 4,5 % sous tamoxifène dans l’étude ATAC ; 1,5 % sous létrozole vs 3,5 % sous tamoxifène dans l’étude BIG 1-98 ; et 1 % sous exemestane vs 2 % sous tamoxifène-exemestane dans l’étude TEAM). Deux méta-analyses récentes montrent une réduction du risque de MTEV de l’ordre de 40 % avec les IA par comparaison avec le tamoxifène. Par ailleurs, dans les études de switch, il a été montré qu’après 2 à 3 ans de tamoxifène, le risque de MTEV restait significativement plus élevé sous tamoxifène qu’après switch sous IA. Enfin, une méta-analyse récente montre que le risque de MTEV est augmenté d’un facteur 2 en cas de traitement concomitant par CDK 4/6 inhibiteurs. En conclusion, le risque de MTEV est significativement augmenté chez les patientes traitées par tamoxifène, surtout au cours des premiers mois de traitement. Certains facteurs de risque doivent être pris en compte avant initiation du traitement afin d’évaluer le ratio bénéfice-risque. Le risque de MTEV associé à l’utilisation des IA semble moins important mais celui-ci demeure insuffisamment documenté.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Cancer du sein, Thrombose
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Vol 47 - N° S
P. S11 - mars 2022 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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