Anti-angiogéniques et risque de thrombose : mythe ou réalité ? - 24/02/22
Résumé |
Les anti-angiogéniques ou anti-VEGF (vascular endothelial growth factor) ont pris une place importante dans l’arsenal thérapeutique des tumeurs solides. Le blocage du VEGF diminue l’angiogenèse péritumorale et accroît la réponse immune anti-tumorale. Plusieurs mécanismes pharmacologiques sont utilisés depuis les anticorps monoclonaux anti-VEGF jusqu’aux inhibiteurs de tyrosine kinase inhibant l’activation de la voie induite par la fixation du VEGF sur son récepteur. Un risque accru d’événements thromboemboliques artériels a été associé à l’utilisation de ces inhibiteurs de l’angiogenèse. D’autre part, il n’est pas certain que le risque d’événements thromboemboliques veineux soit accru chez ces patients ; les données issues de la littérature sont mitigées. À noter que les patients ayant déjà subi des événements cardiovasculaires ou thrombotiques veineux dans les 6 à 12 mois auparavant n’ont pas été recrutés dans les essais cliniques de ces agents dans divers types de tumeurs malignes. Enfin, lorsqu’un ajustement est effectué sur la durée d’exposition aux molécules, le risque thromboembolique veineux disparaît, le risque de complication artérielle est nettement réduit. En effet, la survie sous anti-angiogénique étant accrue, l’exposition à ces molécules l’est également, et donc la probabilité de dépister un évènement thrombotique aussi. Ainsi les antécédents de maladie veineuse thromboembolique ou d’athérosclérose symptomatique ne sont pas des contre-indications à l’utilisation des anti-angiogéniques. Ce qui est indéniable, c’est le risque d’hypertension artérielle (HTA) avec ses complications potentielles, notamment d’accident vasculaire cérébral. Le risque est multiplié par 4 de développer une HTA ou d’aggraver une HTA et ce tout le temps de l’exposition aux anti-angiogéniques. Le traitement de cette HTA réduit considérablement le risque de complication artérielle. Le rôle du médecin vasculaire est de faciliter le maintien de l’anti-angiogénique tant que l’oncologue en a besoin pour son patient, en contrôlant parfaitement les facteurs de risque cardiovasculaires.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : VEGF, Anti-angiogénique
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Vol 47 - N° S
P. S11 - mars 2022 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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