Qui sont les patients observants ? - 24/02/22
Résumé |
Bien que la non-observance des patients semble souvent surprenante, il n’est en fait pas naturel d’être « observant » vis-à-vis des prescriptions médicales : il est donc intéressant de se demander s’il existe une typologie des personnes ayant une maladie chronique qui adhèrent à leur traitement. Je tenterai, à partir de données d’études empiriques, de montrer que ces personnes ont souvent un rapport à la temporalité qui leur permet de retarder l’acquisition de récompenses et de se projeter à long terme (conserver sa santé est un objectif à long terme dans les maladies chroniques) ; elles pensent que leur destin dépend d’elles (locus de contrôle interne) ; elles sont optimistes, joyeuses, ne sont pas dépressives, elles sont prudentes ; quand elles ont pris l’habitude de faire quelque chose, elles s’y tiennent ; elles sont souvent obéissantes ; elles ont confiance dans leurs médecins. L’effet de l’âge est marqué : les personnes âgées étant plus souvent observantes : elles sont souvent d’un naturel confiant, notamment dans leur médecin ; au contraire, les adolescents sont souvent non-observants, mais l’impatience et la désobéissance ne sont-elles pas la marque de l’adolescence ? Je montrerai que ces traits de caractère vont souvent ensemble, conduisant à l’existence de ces « observants sains » qui sont « observants en général » même à la prise d’un placebo dans les essais cliniques, ce qui a des effets bénéfiques pour leur santé et pour leur vie. Prendre conscience de l’importance des traits de caractère dans la genèse de l’observance et donc de la non-observance a une implication éthique : on ne peut pas changer le caractère des gens, qui fait qu’ils sont des personnes, et c’est une raison pour personnaliser les prescriptions médicales.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Observance, Caractère
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Vol 47 - N° S
P. S14 - mars 2022 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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