Après 10 ans d’AOD, les accidents hémorragiques dans la vraie vie - 24/02/22
Résumé |
Les essais cliniques ne représentent que la première phase d’évaluation des médicaments chez l’Homme. Ils restent bien sûr indispensables et irremplaçables. Cependant, les essais cliniques sont construits pour l’évaluation de l’efficacité des médicaments et non pas pour l’analyse des risques et des effets indésirables. Ils souffrent en effet de plusieurs insuffisances obligatoires, comme le petit nombre de sujets inclus, la sélection des participants, leur durée obligatoirement trop brève… par rapport à l’utilisation des médicaments dans la pratique clinique quotidienne. C’est dire tout l’intérêt de l’évaluation, dans la vraie vie, de la balance bénéfices/risques des médicaments après leur commercialisation. La pharmacovigilance est une partie majeure de cette analyse. Elle détecte les premiers signaux de sécurité par son rôle unique d’alerte et assure ensuite la quantification du risque à l’échelle populationnelle. Cette approche est désormais rendue plus performante grâce à l’utilisation des très grandes bases de pharmacovigilance, comme, par exemple, la Banque Nationale Française de PharmacoVigilance (BNPV) ou celle de l’OMS, VigiBase®. La BNPV comprend à ce jour 1 111 000 notifications d’effets indésirables médicamenteux et VigiBase® regroupe à ce jour près de 29 millions de notifications d’effets indésirables rapportés par plus de 160 pays répartis à travers le monde. Dans la base de Pharmacovigilance de l’OMS, 514 071 effets indésirables médicamenteux concernent les AVK et les AOD. Parmi ceux-ci, plus de la moitié (259 864) sont des saignements qui correspondent pour 35 % aux AVK, pour 14 % aux inhibiteurs de la thrombine et 51 % aux inhibiteurs du facteur Xa. Les saignements déclarés avec les AOD surviennent plus fréquemment chez les hommes que chez les femmes, pour 40 % dans la tranche d’âge de 75 ans et plus et concernent d’abord les hémorragies gastro-intestinales (19,9 %) puis les hémorragies (sans plus de précision) (9,3 %) et enfin les épistaxis (8,0 %). Dans cet exposé, nous discuterons les principales caractéristiques cliniques (âge, genre, localisation, médicaments associés, « gravité », létalité) des effets indésirables hémorragiques des AOD puis nous présenterons les différences entre inhibiteurs de la thrombine, inhibiteurs du facteur Xa et AVK. Nous terminerons en soulignant quelques interactions médicamenteuses méconnues à risque de saignements avec les AOD.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Anticoagulants, Saignements
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Vol 47 - N° S
P. S23 - mars 2022 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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