Sauvetage extrême des membres inférieurs - 24/02/22
Résumé |
La prévalence des patients atteints d’artériopathie oblitérante des membres inférieurs (AOMI) est estimée entre 4,3 et 29 % selon les séries. Les patients les plus touchés sont essentiellement les populations âgées et de sexe masculin. Les autres facteurs de risques sont représentés par le tabagisme, l’hypercholestérolémie et le diabète. Près de 20 % de ces patients sont asymptomatiques. L’ischémie critique chronique (ICC) représente le stade le plus avancé de l’AOMI. La prévalence de l’AOMI devrait augmenter considérablement au cours des prochaines années avec notamment une incidence du diabète qui continue d’augmenter et devrait atteindre près de 600 millions de personnes dans le monde d’ici 2035 avec un risque d’amputation majeure qui est 5 à 10 fois plus élevé dans cette population. De nos jours, l’amputation n’est plus acceptable en tant que traitement de première intention. Le diagnostic doit être précoce afin de pouvoir proposer un traitement dans les meilleurs délais. La stratégie optimale n’est pas encore clairement définie et le traitement médical n’est pas encore suffisamment satisfaisant. Il a été démontré qu’une prise en charge pluridisciplinaire de l’ICC, a fortiori chez les patients diabétiques, permettait une diminution à long terme des taux d’amputation de 62 à 82 %. De nombreuses stratégies de revascularisation sont désormais disponibles. La chirurgie est maintenant majoritairement réservée aux patients en bon état général, avec un antécédent d’échec de traitement endovasculaire, des pathologies occlusives longues ou des sténoses récidivantes. Par ailleurs, un traitement endovasculaire peut être associé à un pontage sous le genou, dans le même temps opératoire ou dans un second temps, afin d’améliorer le lit d’aval. De plus, l’angioplastie avec ou sans stenting permet d’augmenter la perméabilité secondaire de ces pontages, notamment en cas de sténose anastomotique. Le traitement endovasculaire est ainsi devenu le traitement de première intention dans beaucoup de centres en cas d’ICC, entraînant par la même occasion une diminution du nombre de pontages. Il est de plus en plus utilisé pour la revascularisation de l’ensemble des lésions des artères de jambe mais aussi des lésions de l’artère fémorale superficielle lorsqu’il est possible de restaurer un flux direct dans le pied. Cependant, afin de maintenir une perméabilité au long cours suffisante, il est souvent nécessaire de répéter les procédures endovasculaires. Ces patients doivent donc être suivis de façon rapprochée afin d’identifier précocement les resténoses et de proposer une nouvelle procédure avant la réocclusion complète.
Conclusion |
De nos jours, l’amputation devrait être le traitement de dernier recours lorsque toutes les autres modalités de traitement ont été épuisées. Même si un lien direct entre les taux de sauvetage de membre actuels et l’avènement de techniques endovasculaires de plus en plus agressives ne peut être démontré pour l’instant, il semble indéniable que les techniques endovasculaires ont participé à ce déclin et ont permis une amélioration de la qualité de vie chez les patients atteints d’ICC. Le sauvetage de membre est de plus en plus reconnu comme un travail pluridisciplinaire et l’orientation des pratiques vers ce type d’approche devrait permettre d’en améliorer encore les résultats.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Membres inférieurs, Sauvetage
Plan
Vol 47 - N° S
P. S25 - mars 2022 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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