Étudier l’association entre la parité, l’antécédent de diabète gestationnel et d’évènement hypertensif gravidique (hypertension artérielle gravidique et/ou prééclampsie) et le risque cardiovasculaire (RCV) chez la femme ménopausée.

Il s’agit d’une étude observationnelle réalisée sur une cohorte de femmes ménopausées suivies au CHU de Lille au sein du parcours « cœur, artères et femmes » du 1^er janvier 2013 au 31 décembre 2017. Les critères étudiés étaient la présence des facteurs de RCV, leur contrôle et le dépistage d’atteintes cardiovasculaires.

La population comprenait 662 femmes ménopausées d’un âge moyen de 58 ans. Parmi elles, 113 (17,1 %) ont présenté un évènement hypertensif gravidique et 40 (7 %) un diabète gestationnel. La parité moyenne était de 2,6 enfants. Les facteurs de RCV étaient significativement plus nombreux chez les femmes ayant eu au moins 3 enfants, un antécédent de diabète gestationnel et/ou un évènement hypertensif gravidique. Les femmes ayant présenté un évènement hypertensif gravidique avaient un risque plus élevé d’avoir une pression artérielle non contrôlée à la ménopause après ajustement sur l’âge, le diabète, l’indice de masse corporelle et le nombre de traitements antihypertenseurs (OR=1,59 ; IC=1,028–2,449 ; p<0,05). L’évènement hypertensif gravidique et la parité importante étaient associés à une atteinte athéromateuse significativement plus fréquente des membres inférieurs (OR=2,5 ; IC=1,17–5,35 ; p<0,05) et des axes carotidiens (OR=1,53 ; IC=1,01–2,30 ; p<0,001), association qui perdurait après ajustement sur les facteurs confondants.

Ces résultats confirment un RCV à la ménopause plus élevé chez les femmes ayant eu au moins 3 enfants, un antécédent de diabète gestationnel et/ou un évènement hypertensif gravidique. Un moins bon contrôle tensionnel et une atteinte athéromateuse plus précoce sont retrouvés chez les femmes ménopausées ayant un antécédent d’évènement hypertensif gravidique et/ou une parité importante. Ces résultats soulignent l’importance de la médecine préventive avec l’accompagnement des femmes à risque dans des parcours de soins coordonnés cardiovasculaires-gynécologiques.