La mesure de la TcPO₂ prédit le potentiel de cicatrisation chez les patients en ischémie critique des membres inférieurs mais les résultats dépendent de la méthode appliquée. L’utilisation réelle de la TcPO₂ et son interprétation ne sont pas connues.

Nous avons adressé un questionnaire aux médecins et chirurgiens vasculaires à travers la Société française de médecine vasculaire (SFMV) et la Société de chirurgie vasculaire et endovasculaire de langue française (SCVE).

Nous avons obtenu 316 répondeurs, en majorité des médecins vasculaires (56,3 %) et des chirurgiens vasculaires (37,7 %) de France (94,9 %). Sur une échelle de 10, la confiance en la TcPO₂ était meilleure pour les médecins vasculaires par rapport aux chirurgiens vasculaires (7,2 vs 6,5, p 0,006). Il n’y avait pas de consensus clair concernant les facteurs confondants, le bon placement des électrodes et le délai pour réaliser une mesure de TcPO₂ après une revascularisation. Parmi les praticiens réalisant ou déléguant la TcPO₂, une minorité pratiquait des mesures fonctionnelles complémentaires : surélévation de jambe (7,3 %), test d’inhalation de 100 % d’oxygène (14,3 %), application d’une électrode de référence sur le thorax (17,7 %) et test d’occlusion (3,9 %). Les chirurgiens ont sélectionné une valeur de TcPO₂ plus élevée pour définir l’ischémie critique par rapport aux médecins vasculaires (valeur moyenne 28,6mmHg vs 24,5mmHg, p<0,001). Tous les répondeurs ont sélectionné une valeur plus élevée pour espérer une cicatrisation chez un patient diabétique par rapport aux non-diabétiques (33,5mmHg vs 35,2mmHg, p=0,002).

Le niveau de confiance en la TcPO₂ est plutôt bon mais la variation importante des pratiques peut altérer les mesures de la TcPO₂ et leur interprétation.

Il est urgent de rédiger des critères de bonne pratique de la mesure de la TcPO₂.