Colchicine et pathologie vasculaire - 24/02/22
Résumé |
Les propriétés anti-inflammatoires de la colchicine sont connues de longue date, l’extrait de colchique étant décrit comme traitement de la goutte depuis l’antiquité. Depuis le 19e siècle, cet alcaloïde tricyclique est utilisé dans de très nombreuses pathologies inflammatoires dont la goutte, la maladie périodique, la polychondrite chronique atrophiante, la maladie de Behçet. La colchicine diminue entre autres les taux d’interleukine 1β et a des effets potentiellement anti-arythmiques. La colchicine est le traitement de première intention de la péricardite aiguë (premier épisode) et de la péricardite récidivante en complément du traitement conventionnel. Elle est indiquée pour prévenir le syndrome post péricardotomie et la fibrillation atriale post-procédure. Par analogie à l’effet anti-interleukine 1β du canakinumab et aux résultats de l’étude CANTOS (CANakinumab anti-inflammatory Thrombosis Outcome Study) qui a montré une diminution du risque de récidive d’évènement CV en post IDM chez les patients ayant une CRP élevée, la colchicine a été testée dans les syndromes coronaires. L’athérome est en effet une maladie inflammatoire faisant intervenir l’interleukine 1β et le rôle de l’inflammation dans la progression des maladies cardiovasculaires est bien connu. Dans l’essai COLCOT (COLchicine Cardiovascular Outcome Trial), la colchicine à faible dose (0,5mg/jour) versus placebo a montré, chez les patients en post IDM, une diminution du critère primaire composite (IDM, décès d’origine CV, AVC, hospitalisation en urgence pour revascularisation coronaire). Les essais LoDoCo 1 et 2 ont montré un bénéfice de la colchicine à faible dose sur le risque d’événements aigus chez des patients ayant une pathologie coronaire stable. Globalement, la prise précoce et prolongée de colchicine est associée à une réduction des évènements cardiovasculaires en cas de syndromes coronaires aigus ou chroniques avec un bon profil de tolérance. La colchicine est aussi utilisée en pathologie veineuse avec composante inflammatoire (hypodermite, thromboses veineuses superficielles récidivantes…), bien que cela n’ait pas fait l’objet d’études contrôlées. Nous ferons le point sur les données de la littérature et les indications validées de la colchicine dans les pathologies vasculaires.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Colchicine, Pathologie vasculaire
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Vol 47 - N° S
P. S36 - mars 2022 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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