Il n’y a à ce jour pas d’études qui comparent les profils des patients présentant une récidive d’embolie pulmonaire (EP) avec ceux présentant un premier épisode d’EP. L’objectif principal de cette étude était d’identifier les caractéristiques cliniques, biologiques, d’imagerie et d’évolution qui différenciaient une récidive d’un premier épisode d’EP. Les objectifs secondaires de cette étude étaient de déterminer si la récidive d’EP était un indicateur pronostique indépendant de complications thromboemboliques, hémorragiques ou de décès dans les trois mois sous traitement anticoagulant, et s’il existait d’autres facteurs pronostiques.

Nous avons réalisé une étude observationnelle rétrospective monocentrique sur 251 patients consécutifs hospitalisés pour un premier épisode ou une récidive d’EP du 1^er janvier 2018 au 31 décembre 2018 dans le service de médecine vasculaire du centre hospitalier de Toulon en France.

Les caractéristiques qui différenciaient de manière significative la récidive d’EP d’un premier épisode étaient le sexe masculin, l’antécédent d’hypertension artérielle (HTA), le score de Wells et les facteurs de risque transitoires majeurs. Les deux seules caractéristiques indépendantes de la récidive d’EP étaient le score de Wells (OR=1,27 ; IC95 % : 1,10–1,45) et les facteurs de risque transitoires majeurs (OR=0,20 ; IC95 % : 0,06–0,72). La récidive d’EP n’était pas indicateur indépendant de complications à 3 mois (OR=0,97 ; IC95 % : 0,41–2,29). Par contre, quatre caractéristiques ont été identifiées comme facteurs pronostiques : l’oxygénodépendance, l’antécédent d’HTA, l’hémoglobine et le rapport PNN/lymphocytes. Notre modèle pronostique associant ces quatre caractéristiques clinicobiologiques était un prédicteur discriminant de complications à 3 mois (ASC ROC=0,81 ; IC95 % : 0,74–0,89).

Les seuls facteurs de risque indépendants de récidive qui différencient une récidive d’un premier épisode d’EP sont le score de Wells et les facteurs de risque transitoires majeurs. Nous avons identifié un modèle pronostique associant l’oxygénodépendance, l’antécédent d’HTA, l’hémoglobine et le rapport PNN/lymphocytes comme prédicteur discriminant de complications thromboemboliques, hémorragiques ou de décès à 3 mois. Ce modèle mérite cependant d’être validé dans une autre population.