Rôle du tabac et de ses composants dans la maladie de Buerger : revue systématique de la littérature - 24/02/22
Résumé |
Introduction |
La thromboangéite oblitérante (TO) est une maladie inflammatoire non athéroscléreuse, segmentaire, qui affecte les artères et veines de petits à moyens calibres au niveau des membres supérieurs et inférieurs principalement, chez des hommes jeunes, de 20 à 40 ans, tabagiques.
Son étiologie exacte reste mal connue, mais on sait qu’il existe une association extrêmement forte entre l’usage du tabac et la TO. Différents cas ont été décrits lors de la mastication du tabac chez des patients ne fumant pas. De nombreuses études recommandent alors de ne pas prescrire des substituts nicotiniques (TNS). Cependant, le mécanisme physiopathologique de l’effet du tabac et de la nicotine sur les vaisseaux dans la TO est encore mal connu.
Objectif |
Expliquer le rôle du tabac dans la TO afin d’apporter des arguments sur la possibilité ou non de prescrire des TNS.
Méthode |
Revue systématique des articles depuis 1908 à 2020.
Résultats |
Vasoconstriction périphérique liée au tabac et sa relation avec la TO (Maddock et Coller, 1933) : analyse de la température cutanée chez 2 patients atteints de TO. Mais, résultats identiques aux patients sains. Donc, pas de lien spécifique entre la maladie et la vasoconstriction périphérique du tabac.
Mécanismes auto-immuns dans la TO : le rôle de l’antigène du tabac (TGP) et du complexe majeur d’histocompatibilité (Papa et al., 1992) : analyse de la réponse proliférative spécifique de lymphocytes de patients fumeurs sains, non-fumeurs et fumeurs atteints de TO, exposés à des TGP. Plus de réponse proliférative chez ces patients atteints de TO. Probable rôle immunologique du TGP dans la pathogenèse.
Discussion |
Peu d’études s’intéressent à l’implication du tabac et celles-ci sont de faibles niveaux de preuve. Or, seul le sevrage tabagique améliore avec certitude l’évolution de la maladie. Il est donc primordial de pouvoir le prendre en charge.
Cependant, des articles recommandent de ne pas utiliser de TNS car ils pourraient contribuer à aggraver la maladie. En reprenant systématiquement l’origine bibliographique de ces recommandations, celles-ci se basent sur des études de cas anciennes où les patients mastiquant du tabac, sans en fumer, aggravaient leur maladie.
Conclusion |
Il semble donc difficile de retenir l’imputabilité de la nicotine dans la pathogenèse de la maladie au vu de la multitude d’autres composés chimiques présents dans le tabac qui seraient à étudier. Il apparaît injustifié, à l’heure actuelle, de se dispenser des TNS.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Maladie de Buerger, Tabac
Plan
Vol 47 - N° S
P. S43 - mars 2022 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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