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Anévrysmes mycotiques à Escherichia coli : cas clinique illustré et revue de la littérature - 24/02/22

Doi : 10.1016/j.jdmv.2022.01.046 
Boris Oehmichen 1, , Maxime Delrue 1, Souffyane Sebbane 1, Vanessa Milongo 1, Clément Jaillette 1, Isabelle Lazareth 2, Joseph Emmerich 2, Pascal Priollet 2
1 Hôpital européen Georges-Pompidou, Paris, France 
2 Groupe hospitalier Paris Saint-Joseph, Paris, France 

Auteur correspondant.

Résumé

L’anévrysme mycotique a été décrit pour la première fois par W. Osler en 1885 devant l’aspect de « champignon frais » d’un anévrysme aortique compliquant une endocardite bactérienne. Il s’agit d’une pathologie rare, représentant moins de 1 % des anévrysmes traités chirurgicalement, et dont le mécanisme physiopathologique est encore imprécis.

Nous rapportons le cas d’une femme de 83 ans aux antécédents de tuberculose osseuse à 13 ans, une hypertension artérielle équilibrée et un tabagisme actif évalué à 50 paquets/année, consultant aux urgences pour douleurs abdominales apyrétiques évoluant depuis 3 jours. L’examen clinique était normal à l’exception d’une douleur abdominale sans défense ni contracture. Les examens biologiques montraient une leucocytose à 12G/L, sans élévation de la protéine C réactive (CRP). Le scanner abdominal avec contraste était normal. Un retour à domicile avec traitement antalgique et surveillance a été proposé. Après 2 semaines, la patiente consultait de nouveau aux urgences pour récidive de douleurs abdominales apyrétiques. Le contrôle des examens biologiques révélait un syndrome inflammatoire (leucocytose 15 G/L, CRP 120mg/L). Le scanner abdominal montrait l’apparition d’anévrysmes des artères hépatique (19mm et infiltration hématique péri-portale) et rénale gauches associés à un aspect de pyélonéphrite gauche. Les hémocultures et l’uroculture étaient positives à Escherichia coli sauvage. Il n’existait pas d’argument écho-cardiographique en faveur d’une endocardite. D’autres examens à visée étiologique étaient négatifs. La patiente a été traitée par ceftriaxone et amikacine. Le scanner de contrôle à j2 rapportait une majoration en taille des anévrysmes décrits (42mm pour l’artère hépatique), l’apparition d’un anévrysme aortique thoracique et de multiples anévrysmes intracrâniens. Le traitement médical seul a été retenu devant les localisations multiples et un traitement par levofloxacine a été poursuivi pendant 6 semaines. Le suivi clinique était favorable à 1 an.

Nous proposons une revue de la littérature identifiant 17 cas d’anévrysmes à E. coli. L’atteinte anévrysmale était principalement aortique, rompue dans 40 % des cas. La prise en charge thérapeutique, peu consensuelle, associe classiquement l’antibiothérapie au traitement chirurgical.

L’originalité de ce cas repose sur l’illustration de la cinétique scanographique de l’atteinte artérielle, la localisation viscérale des anévrysmes et l’efficacité du traitement médical seul.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Anévrysme, Escherichia coli


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Vol 47 - N° S

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