La prévalence de l’artériopathie oblitérante des membres inférieurs (AOMI) chez les femmes est sous-estimée de par une présentation clinique plus atypique et un dépistage plus tardif. L’objectif principal de cette étude était d’évaluer la prévalence de l’AOMI chez les femmes victimes d’infarctus du myocarde (IDM).

Cette étude monocentrique a inclus de manière prospective du 01/01/2021 au 30/06/2021 toutes les patientes victimes d’IDM de type 1 hospitalisées de manière consécutive aux soins intensifs de cardiologie du CHU de Strasbourg. Nous avons défini l’étalon de vérité (présence/absence d’AOMI) à partir des données d’écho Doppler des membres inférieurs. Une analyse multivariée de type régression logistique a été réalisée pour les diverses variables qualitatives ou quantitatives recueillies, avec en cas de différence significative un complément par une analyse ROC.

L’étude a porté sur 68 patientes. La prévalence de l’AOMI a été de 23,5 %, avec une majorité de formes asymptomatiques et de primo-diagnostic. Une analyse multivariée par régression logistique a été pratiquée retrouvant 4 variables ayant contribué significativement à la reconstruction de la variable AOMI : l’âge, la différence de pression artérielle systolique entre les deux bras, l’HbA1c et la protéine C réactive (CRP).

Le critère Pred1 ainsi obtenu à partir de 4 variables retenues par l’analyse multivariée permettait de discriminer les patientes à risque d’AOMI avec une valeur seuil du critère Pred1>0,2111.

Dans cette cohorte de patientes victimes d’IDM, l’AOMI est retrouvée chez une patiente sur quatre, étant majoritairement asymptomatique. Le sous-groupe des patientes artériopathes présentait un surrisque cardiovasculaire justifiant une prise en charge plus agressive, notamment du point de vue des facteurs de risque cardiovasculaires.