Épidémiologie des facteurs de risque cardiovasculaires en population générale : particularités chez la femme en Afrique subsaharienne – étude TAHES - 24/02/22
Résumé |
Introduction & Objectifs |
Les facteurs de risque cardiovasculaires (FDRCV) sont une cause majeure de mortalité et de handicap en Afrique subsaharienne, particulièrement chez les femmes. Le rôle de certains facteurs, tels que l’anxiété ou le statut obstétrical, est encore mal connu dans cette région. Nous avons voulu comparer la prévalence des facteurs de risque cardiovasculaires entre les femmes et hommes, et connaître les facteurs associés aux disparités entre ces deux populations.
Méthodologie |
Nous avons réalisé une étude transversale à partir des données recueillies en 2019 dans le cadre de la cohorte en population générale TAHES, menée dans une région rurale au Bénin. Des analyses univariée et multivariée ont été réalisées pour déterminer une association entre le sexe et les différents FDRCV. On a ensuite réalisé une régression logistique sur les FDRCV identifiés comme associés au sexe féminin, afin d’inclure des variables spécifiques aux femmes, telles que les données obstétricales.
Résultats |
Le diabète (1,2 % vs 3,4 %, p=0,0042), l’insuffisance rénale chronique (15,5 % vs 8,4 %, p=0,0002), l’obésité (12,5 % vs 4,1 %, p<0,0001), le tabagisme (3,4 % vs 14,1 %, p<0,0001) et l’activité physique limitée (69,9 % vs 50,7 %, p<0,0001) ont des prévalences significativement différentes entre respectivement les femmes et les hommes. Il n’y a pas de différence entre les sexes concernant la prévalence de l’HTA (32,6 % vs 31,5 %, p 0,6471). À l’issue de l’analyse multivariée, le sexe féminin reste associé de façon significative et indépendante avec l’obésité, l’insuffisance rénale chronique et l’activité physique limitée. L’analyse multivariée en population féminine retrouve une association entre le nombre de grossesses et une activité physique limitée.
Discussion |
Les prévalences de l’obésité, de l’insuffisance rénale et de l’activité physique limitée sont significativement plus importantes chez les femmes que chez les hommes au Bénin, indépendamment des autres facteurs psychologiques, socioéconomiques et FDRCV, et sont proches de celles retrouvées dans les pays occidentaux. Certains FDRCV sont associés au statut obstétrical.
Conclusion |
Compte tenu d’un accès limité aux soins, des mesures préventives devraient être mises en place dans la population féminine, et tenir compte de ses spécificités.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Facteur de risque cardiovasculaire, Épidémiologie
Plan
Vol 47 - N° S
P. S49 - mars 2022 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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