Faut-il calculer un score de risque chez les sujets en bonne santé apparente ? - 24/02/22
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Les experts européens, qui ont publié en 2021 les dernières recommandations de la Société Européenne de Cardiologie pour la prévention des maladies cardiovasculaires, recommandent l’évaluation du risque cardiovasculaire global chez tous les individus porteurs d’au moins un facteur de risque cardiovasculaire, ainsi que, en l’absence de facteur de risque cardiovasculaire, l’évaluation systématique du risque cardiovasculaire à partir de 40 ans chez les hommes et de 50 ans chez les femmes. La classe de cette recommandation est classe 1 c’est à dire le niveau le plus élevé des recommandations ; mais les experts ont l’honnêteté d’annoncer que le niveau de preuve d’une telle recommandation est de niveau C, c’est à dire le niveau le plus faible en matière de quantité de preuves. C’est le niveau de preuve que l’on donne habituellement aux petites études rétrospectives, aux registres ou encore, et c’est le cas ici, aux consensus d’experts. L’échelle de risque à utiliser pour le calcul de risque chez les sujets en bonne santé apparente est l’échelle SCORE 2. Est considéré comme à très haut risque cardiovasculaire le groupe d’individus présentant un risque de survenue d’évènements cardiovasculaires majeurs, morbides ou mortels de plus de 15 % à 10 ans, ce qui signifie que plus de 98 % des patients à très haut risque cardiovasculaire n’auront aucun évènement cardiovasculaire dans l’année qui suit l’évaluation de ce risque ! Ce dernier élément illustre bien l’imprécision de cette évaluation du risque individuel. Ces échelles de risque évaluent plus un risque collectif qu’un risque individuel. Depuis plus de 20 ans, les experts recommandent aux cliniciens d’évaluer avec une échelle le niveau de risque cardiovasculaire individuel. Cela fait plus de 20 ans que les cliniciens ne le font pas… On peut néanmoins reconnaître à ces échelles de risque cardiovasculaire une vertu pédagogique. Elles sont utiles pour l’enseignement de la médecine mais sont-elles réellement utiles pour la prise en charge de nos patients ? La preuve de la valeur ajoutée de l’utilisation de ces échelles restant à démontrer, il semble urgent de mettre en place un essai thérapeutique évaluant l’efficience des stratégies de prévention avec versus sans l’utilisation de ces échelles de risque. Ne faudrait-il pas attendre les résultats d’un tel essai avant de promouvoir largement leur utilisation ?
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Risque cardiovasculaire, Échelle de risque
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Vol 47 - N° S
P. S5-S6 - mars 2022 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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