Évaluation de stratégies diagnostiques dans l’artériopathie oblitérante des membres inférieurs - 24/02/22
Résumé |
Introduction & Objectifs |
Le dépistage et le diagnostic de l’artériopathie oblitérante des membres inférieurs (AOMI) reposent sur le calcul de l’index de pression systolique de cheville (IPSc), cette méthode étant validée et réalisée en routine par tout Médecin Vasculaire. L’IPSc est néanmoins surestimé et non fiable en cas de médiacalcose posant la question de s’appuyer sur une autre méthode diagnostique comme la mesure de pression au gros orteil (PGO), cette méthode permettant de s’affranchir de la médiacalcose.
Méthodologie |
Il s’agit d’une étude observationnelle rétrospective monocentrique réalisée chez les patients vus consécutivement durant l’année 2019 dans le service de médecine vasculaire du CHU de Saint-Étienne. L’étude a comparé l’efficience de 2 algorithmes pour porter le diagnostic d’AOMI, l’un des algorithmes comprenant IPSc, PGO, flux Doppler des artères jambières en distalité et données écho Doppler ; le second algorithme étant identique à l’exception de l’IPSc.
Résultats |
Les données de 787 explorations vasculaires réalisées chez 731 patients ont été analysées. L’âge moyen des patients était de 70,6 ans avec un sex-ratio de 2,3 (70 % d’hommes 30 % de femmes), 60,5 % des patients étaient diabétiques, 61 % atteints de dyslipidémie, 75 % étaient hypertendus, 53 % étaient fumeurs ou anciens fumeurs, 21 % étaient obèses. La majorité des patients étaient asymptomatiques (61 %), 14 % avaient une claudication, 3,8 % souffraient de douleurs de décubitus, 18 % présentaient un trouble trophique et 3,3 % étaient adressés pour une ischémie aiguë. L’algorithme avec IPSc avait une sensibilité de 95,1 % (intervalle de confiance à 95 % [IC95 %] : 93,2–96,9 %) et une spécificité de 75,2 % (IC95 % : 695–81,0 %). L’algorithme sans IPSc avait une sensibilité plus faible à 93,1 % (IC95 % : 90,9–95,2 %) et une meilleure spécificité à 89 % (IC95 % : 84,8–93,1). Les sensibilités et spécificités des 2 algorithmes étaient statistiquement différentes (p=0,001 et p<0,0001).
Discussion |
Ceci montre qu’un algorithme associant PGO, flux doppler des artères jambières en distalité et données écho Doppler permet de porter le diagnostic d’AOMI avec une moindre sensibilité (93,1 % vs 95,1 %) mais une spécificité plus élevée (89 % vs 75 %) qu’un algorithme incluant en plus un calcul des IPSc.
Conclusion |
Ces résultats rendent possible l’utilisation d’une stratégie diagnostique se passant des IPSc en se basant sur les flux distaux, la PGO ainsi que l’échographie-Doppler.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : AOMI, Diagnostic
Plan
Vol 47 - N° S
P. S51 - mars 2022 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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