Quels sont les patients chez qui les scores sont inutiles, et pourquoi ? - 24/02/22
Résumé |
Les recommandations européennes de prévention cardiovasculaire mises à jour en 2021 distinguent les sujets en “bonne santé apparente”, chez lesquels l’intérêt d’évaluer le risque cardiovasculaire (par SCORE2 qui estime le risque d’événement cardiovasculaire à 10 ans) est particulièrement pertinent, et les patients dont le risque cardiovasculaire est d’emblée élevé ou très élevé. Dans cette catégorie se classent bien entendu les patients en prévention secondaire, mais également la plupart des patients diabétiques, ceux qui sont atteints d’une dyslipidémie familiale, les malades rénaux chroniques, ainsi que les hommes de plus de 65 ans et les femmes de plus de 75 ans. Des scores de risque existent également dans ces populations, les recommandations les plus récentes présentent ainsi SCORE2-OP chez les sujets âgés, et mentionnent le score ADVANCE et le modèle DIAL chez les diabétiques, et le score SMART en prévention secondaire ou EUROASPIRE chez les coronariens. Cependant, chez ces sujets à haut risque, affiner la prédiction par ces scores dédiés prend du temps en pratique clinique, est difficile à implémenter à large échelle, et ne modifie pas réellement la prise en charge : des cibles intensives telles que définies par les recommandations européennes sur la prise en charge de l’hypertension, de la dyslipidémie ou du diabète, sous réserve de leur tolérance, seront recommandées. Si l’on prend l’exemple de la pression artérielle chez les patients coronariens, les sociétés savantes européennes et américaines s’accordent pour introduire un traitement pharmacologique dès 130mmHg de systolique, en visant une cible inférieure à ce même seuil si le traitement est bien toléré. Affiner la prédiction du risque résiduel sera ici moins utile que de s’assurer du respect des mesures hygiéno-diététiques et du traitement optimal de l’ensemble des facteurs de risque. En conclusion, les scores de risque sont particulièrement utiles pour évaluer le risque d’évènement cardiovasculaire à 10 ans des patients en bonne santé apparente et d’âge intermédiaire, et pour lesquels il faut prendre le temps d’évaluer chaque facteur de risque et leur combinaison. A contrario, chez les patients dont le risque cardiovasculaire est à l’évidence élevé, les scores dédiés existent mais compliquent la tâche du clinicien sans modifier les cibles thérapeutiques optimales et donc la prise en charge.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Score, Risque
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Vol 47 - N° S
P. S6 - mars 2022 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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