L’asthme est une maladie inflammatoire des voies respiratoires qui est un exemple typique de maladie à variation circadienne, avec des exacerbations survenant la nuit et au petit matin. Plusieurs études cliniques et physiologiques montrent que la symptomatologie clinique varie suivant un rythme circadien. Cependant, très peu d’études se sont concentrées sur les mécanismes moléculaires sous-jacents à ces changements circadiens. L’asthme sévère englobe plusieurs phénotypes et endotypes, dont certains sont associés à la régulation positive de différents sous-ensembles de cellules innées comme les cellules lymphoïdes innées et adaptatives Th2 et Th17. L’hypothèse du projet est que des variations circadiennes de l’heure d’administration de l’allergène pourraient modifier la sévérité de l’asthme. L’objectif de ce travail est de déterminer si l’asthme expérimental est associé à un schéma circadien spécifique de cellules lymphoïdes pulmonaires dans un modèle pertinent d’asthme induit par les acariens impliquant à la fois des réponses immunitaires innées et adaptatives de type Th2/Th17.

Nous avons évalué l’effet de l’heure de l’administration de l’allergène, sur les paramètres de l’asthme au sein de deux groupes de souris (PBS versus allergène), dans un modèle expérimental d’asthme allergique aigu induit par l’acarien Dermatophagoïdes Farinae. La comparaison est faite en termes de réponse humorale, éosinophilie, production de cytokines et chimiokines, recrutement de cellules dans le poumon et hyperréactivité bronchique.

Nos résultats montrent que les souris exposées aux acariens pendant la nuit (phase active chez la souris) présentent une diminution de l’inflammation pulmonaire par rapport aux souris exposées aux acariens pendant la journée (phase inactive). La réponse des souris en phase active (la nuit) est caractérisée par une diminution des IgE totales et spécifiques, une diminution de certaines cytokines de type Th2 et Th17 et une diminution des résistances des voies aériennes.

Ces résultats préliminaires montrent que l’asthme expérimental présente des variations circadiennes de différents paramètres inflammatoires pouvant influencer sa sévérité.