Pancréatite aiguë : diagnostic, pronostic et traitement - 01/01/01
Jean-François Bretagne : Professeur des Universités, praticien hospitalier
Michel Gosselin : Professeur des Universités, praticien hospitalier
Maël Pagenault : Assistant hospitalier universitaire
Service des maladies de l'appareil digestif
Centre hospitalier régional et universitaire Pontchaillou, rue Henri-Le-Guilloux, 35033 Rennes cedex 09 France
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Résumé |
La pancréatite aiguë, définie cliniquement par l'association d'une douleur compatible avec une augmentation des enzymes pancréatiques, peut être légère, modérée ou sévère. La forme sévère est habituellement associée à une nécrose parenchymateuse pancréatique et péripancréatique. Les causes les plus communes, qui représentent 80 % des pancréatites aiguës, sont la lithiase biliaire et l'intoxication alcoolique. Les autres causes (hyperlipémie, anomalie canalaire, prise de médicaments, cathétérisme rétrograde ou mutation du gène codant pour le trypsinogène cationique) sont plus rares. Enfin, devant une pancréatite d'allure idiopathique, la présence d'une microlithiase ou d'une petite lésion tumorale canalaire doit toujours être évoquée. La prise en charge d'une pancréatite aiguë dépend de sa sévérité mais comporte, dans un premier temps, l'établissement du pronostic par des scores biocliniques. Le dosage de la protéine C réactive, 48 à 72 heures après le début des symptômes, constitue le marqueur biologique le plus fiable et le plus communément utilisé. La réalisation d'une tomodensitométrie abdominale avec injection de produit de contraste par voie intraveineuse est requise, à la recherche d'une nécrose parenchymateuse devant un tableau de pancréatite aiguë modérée ou sévère. Cet examen permet de définir un indice de sévérité tomodensitométrique qui est bien corrélé à la morbidité et mortalité au cours de la pancréatite aiguë. Le traitement médical repose sur une prise en charge et de la douleur et une assistance nutritive non spécifique. Le recours à une antibioprophylaxie ne se justifie actuellement que devant une pancréatite aiguë sévère, permettant au mieux de réduire la morbidité. Le recours au cathétérisme rétrograde de la voie biliaire avec sphinctérotomie n'est envisageable qu'au cours des 48 premières heures d'évolution d'une pancréatite aiguë sévère présumée d'origine biliaire, ou devant une complication angiocholitique émaillant l'évolution de la pancréatite aiguë, quelle que soit sa gravité. Le traitement chirurgical repose actuellement sur des nécrosectomies limitées, associées au drainage ouvert ou fermé ; son indication repose notamment sur le caractère surinfecté de la nécrose pancréatique, sur l'aspect semi-solide de cette nécrose en tomodensitométrie, et sur l'existence d'une défaillance viscérale échappant au traitement médical. La mortalité globale de la pancréatite aiguë est de 30 %, et dans la plupart des cas survient au cours de pancréatite présentant une nécrose parenchymateuse surinfectée. Il s'agit donc d'une affection dont le traitement fait typiquement appel à une stratégie médicochirurgicale hiérarchisée.
Mots-clés : pancréatite aiguë, sepsis, sphinctérotomie, antibioprophylaxie, syndrome de défaillance multiviscérale, tomodensitométrie
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