La crise sanitaire liée à la COVID et les mesures mises en place par le gouvernement français pour lutter contre la propagation du virus tels que les confinements ou les couvre-feux, ont limité de manière drastique les libertés et les habitudes des Français. Quels sont les effets psychologiques à court terme de ces mesures et qui sont les personnes les plus affectées sur le plan affectif en France ?

L’enjeu de cet article est de souligner l’importance des différences individuelles dans la compréhension du vécu affectif difficile en période de confinement en identifiant les affects positifs et négatifs distinctement et leur niveau d’activation. Deux mille trois cent soixante sept personnes vivant dans toute la France ont complété un questionnaire en ligne entre le 20 et le 30 mars 2020. Il comportait notamment des échelles mesurant les affects (MAVA, Mesure de l’Affectivité : Valence/Activation) et des questions sociodémographiques.

Les résultats montrent des dysrégulations des affects durant la première semaine du confinement. Les femmes sont plus affectées par la COVID-19 et la situation de confinement en comparaison aux hommes. Les personnes au chômage et celles qui vivent dans les logements les plus exiguës souffrent affectivement de cette situation. L’exposition au risque est la variable qui prédit le plus un mauvais ressenti au niveau de l’affectivité négative. Ainsi, au cours de cette première semaine de confinement, le fait de connaître quelqu’un atteint du COVID-19 ou de l’avoir soi-même contracté, est un facteur de vulnérabilité face aux affects. Nous discutons ces résultats et leurs implications psychosociales.

The COVID-19 pandemic and the measures instituted by the French government to limit the virus spread, such as lockdowns or curfews, have drastically limited the freedoms and changed the way of living among French population. What is the short-term psychological impact of these measures and who are the most emotionally affected in France?

The aim of this article is to highlight the importance of individual differences to understand difficulties in affective experiences during the lockdown periods by identifying distinctly positive and negative affects and activation level. 2367 French inhabitants completed a set of questionnaires via Qualtrics between March 20 and 30, 2020. The questionnaires assess affects with the MAVA (Measure of Affectivity: Valence/Activation, Congard et al., 2011Congard A., Dauvier B., Antoine P., Gilles P.-Y. Integrating personality, daily life events and emotion: Role of anxiety and positive affect in emotion regulation dynamics, Journal of Research in Personality 2011 ;  45 (4) : 372-38410.1016/j.jrp.2011.04.004

Cliquez ici pour aller à la section Références), life situations and sociodemographic data. Descriptive analysis and multiple regressions were conducted using R software.

The results show affect dysregulations (increase in negative affect) during the first week of lockdown. Women are more affected by COVID-19 and the lockdown compared to men. Results also indicate that unemployed participants and people who live in the smallest housing conditions show the most affective dysregulation during the first week of lockdown. Exposure to COVID-risk is the variable that most predicts poor negative affective regulation. During this first week of confinement, knowing someone with COVID-19 or having contracted it oneself is thus a factor of vulnerability in the regulation of affects. We discuss these results and their psychosocial implications.