Le tatouage oculaire est une technique ancienne déjà utilisée sur la cornée il y a 2000ans afin d’améliorer l’aspect de cicatrices cornéennes disgracieuses. Depuis 2007, des tatoueurs réalisent des tatouages scléraux ou « eyeball tattoo » malgré les risques encourus et la désapprobation des autorités sanitaires et de la sphère médicale. Nous rapportons le cas d’un patient de 30ans, tatoué sur les deux yeux à l’encre noire qui s’est présenté aux urgences ophtalmologiques avec des nodules épiscléraux apparus aux niveaux des points d’injection de l’encre. L’évolution clinique a été stable sous traitement anti inflammatoire topique. Des cas similaires sont retrouvés dans la littérature dont un où le patient a bénéficié d’une exérèse de lésion d’aspect similaire. L’analyse tissulaire retrouvait une prolifération lympho-histiocytaire sans critère de malignité. À ce jour, 20 cas de « eyeball tattoo » ont été rapportés dans la littérature internationale avec souvent des complications très sévères. On identifie d’une part les complications en lien avec des traumatismes perforants et d’autre part les complications aigues et chroniques inhérentes aux produits utilisés. Le tatouage scléral gagne en popularité à travers le monde or on sait aujourd’hui que les risques sont nombreux et que les patients s’exposent à des conséquences traumatiques, inflammatoires, immunitaires, infectieuses et probablement néoplasiques à plus long terme. Les ophtalmologues doivent être avertis de cette pratique et de ses conséquences afin de prendre en charge au mieux les cas rencontrés.

Tattooing of the glove is an old practice used 2000 years ago on the cornea to improve the appearance of unsightly corneal scars. Since 2007, tattoo artists have been performing scleral tattoos, also called “eyeball tattoos,” despite the risks involved and the disapproval of health authorities and the medical community. We report the case of a 30-year-old man with bilateral black ink scleral tattoos who came to our ophthalmologic emergency service with episcleral nodules, which had appeared at the ink injection sites. The clinical course stabilized with topical anti-inflammatory treatment. Similar cases have been reported in the literature, in one of which the patient underwent surgical excision of a similar lesion. Histological analysis showed a lympho-histiocytic reaction without any signs of malignancy. To date, 20 cases of scleral tattoos have been reported in the international literature, often with severe complications. We see, on the one hand, complications related to perforating trauma, and on the other hand, acute and chronic complications inherent to the products used. Scleral tattooing is gaining popularity around the world despite significant risk exposure, including traumatic, inflammatory, immune, infectious and probably long-term neoplastic consequences. Ophthalmologists must be aware of this practice and its consequences in order to make the most appropriate therapeutic decisions.