Le contexte de l'imagerie prénatale en France est particulier puisque la législation autorise l'interruption médicale de grossesse tardive, jusqu'au jour de la naissance. L'échographie obstétricale est l'imagerie de référence du diagnostic anténatal. L'imagerie par résonance magnétique (IRM) fœtale est une imagerie de troisième niveau, effectuée après une échographie de dépistage (premier niveau) complétée d'une échographie de référence (deuxième niveau). L'indication est posée dans un centre pluridisciplinaire de diagnostic prénatal (CPDPN). Le signe d'appel le plus fréquent est la ventriculomégalie qui peut correspondre à des étiologies très diverses, obstructives, destructrices ou « idiopathiques ». Sur le plan technique, une IRM cérébrale fœtale nécessite une étude en pondération T2 dans les trois plans, permettant une bonne analyse anatomique et une étude en pondération T1 pour l'étude du signal du parenchyme. L'interprétation nécessite de disposer des données échographiques, d'une IRM de bonne qualité et d'une excellente connaissance des étapes du développement cérébral. Par rapport à l'échographie, l'IRM cérébrale fœtale permet de mieux analyser le cortex, le parenchyme et les éléments de la fosse postérieure, notamment le tronc cérébral. La date optimale de réalisation d'une IRM fœtale dépend de l'indication, mais elle est souvent réalisée après 24 semaines d'aménorrhée (SA). Avant 28 SA, le cerveau fœtal est lisse. Le corps calleux est complet dès 20 SA. La fosse postérieure a son aspect anatomique définitif à partir de 18 SA avec en particulier l'aspect triangulaire du quatrième ventricule. Les ventricules latéraux sont fins dès 20 SA jusqu'en fin de grossesse. Le processus de myélinisation de la substance blanche se traduit par un hypersignal en T1 et un hyposignal en T2, et le parenchyme cérébral a un aspect stratifié entre 22 et 28 SA, correspondant à la migration cellulaire progressive.