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Neurophysiologie de la dégénérescence corticobasale - 26/04/08

Doi : RN-09-2007-163-8-9-0035-3787-101019-200702445 

L. Tyvaert [1],

F.  Cassim [1],

P. Derambure [1],

L. Defebvre [2]

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Introduction. La dégénérescence corticobasale (DCB) est une pathologie neurodégénérative associant un syndrome parkinsonien asymétrique doparésistant à une dystonie ou des myoclonies, à une atteinte corticale s’exprimant par une apraxie, un syndrome de la main étrangère ou un déficit sensitif cortical. Le diagnostic de certitude repose encore à l’heure actuelle sur l’examen anatomopathologique. Les critères cliniques proposés dans la littérature restent insuffisants et notamment peu sensibles à la phase précoce de la maladie. Il apparaît donc nécessaire de rechercher d’autres éléments permettant d’orienter le diagnostic du vivant du patient. État des connaissances. Les techniques d’électrophysiologie permettent l’exploration fonctionnelle des différentes structures cérébrales (corticales et sous-corticales). L’atteinte corticale (frontopariétale) spécifique de la DCB permet de la différencier des autres syndromes parkinsoniens. Ainsi, l’étude des myoclonies apportent des arguments spécifiques pour la DCB. En effet, bien que les caractéristiques cliniques et électromyographiques des myoclonies correspondent à une origine corticale, d’autres éléments classiques (potentiels évoqués géants, potentiel cortical avant la bouffée myoclonique au moyennage rétrograde) sont absents. Une origine sous-corticale est très certainement associée. L’atteinte frontopariétale est également explorée par l’étude des mouvements oculaires. Un allongement isolé de la latence des saccades latérales oculaires, parfois asymétriques permet de distinguer la DCB de la paralysie supranucléaire progressive (PSP). L’atteinte des fonctions cognitives est reconnue de manière récente, mais elle reste parfois difficile à distinguer de celle caractérisant la PSP et les démences frontotemporales. L’étude des potentiels cognitifs permet de confirmer une atteinte sous corticofrontale dès la phase précoce de la maladie. D’autres techniques électrophysiologiques (étude de la dysautonomie, réflexe palmomentonier et réflexe du clignement) apportent des résultats communs aux syndromes extrapyramidaux ou aux synucléiopathies (étude polysomnographique). Elles apparaissent utiles notamment pour appréhender les mécanismes physiopathologiques de ces pathologies. Conclusion. Les techniques électrophysiologiques apportent une réelle aide au diagnostic de DCB dès la phase précoce en mettant en évidence des anomalies spécifiques relatives notamment à l’atteinte frontopariétale. Elles permettent également d’approfondir les mécanismes physiopathologiques.

Neurophysiology of corticobasal degeneration

Introduction. Corticobasal degeneration (CBD) is a neurodegenerative disorder of mid- to late-adult life. From a clinical standpoint, CBD is characterized by (i) an insidious onset and a slowly progressing, unilateral, levodopa-unresponsive parkinsonian syndrome with dystonia or myoclonus and (ii) cerebral features such as apraxia, alien limb phenomena and cortical sensory loss. Decisive clinical diagnostic criteria are not available and thus a neuropathological study remains essential for accurate CBD diagnosis. Consequently, additional non-clinical criteria must be identified in order to improve diagnosis while patients are still alive. Background. Electrophysiological exploration can yield functional information on a number of brain structures (both cortical and sub-cortical) involved in CBD. The disorder features a specific cortical (frontoparietal) alteration which could help with differential diagnoses for other extrapyramidal syndromes. Hence, exploration of a patient’s myoclonus can provide some specific arguments for CBD. Indeed, myoclonus displays a number of clinical and electromyographical characteristics which are consistent with a cortical origin (a shorter latency of the cortical C response, for example). However, some typical cortical features are missing (giant somesthesic evoked potentials, and cortical potentials preceding myoclonus in jerk-locked back-averaging studies). Some authors explain these abnormalities in terms of a sub-cortical origin for the myoclonus. The frontoparietal alteration in CBD has also been explored in studies of oculomotor movement. Indeed, asymmetric lengthening of the lateral ocular saccade latency argues more in favour of CBD than progressive supranuclear palsy. Moreover, cognitive function is also compromised in the early stages of CBD, although it is sometimes difficult to distinguish between CBD, PSP and frontotemporal dementia. Studying cognitive potentials enables one to confirm subcorticofrontal abnormalities and to dissociate CBD patterns from PSP patterns. Other electrophysiological tests (such as the exploration of dysautonomia, the palmomental reflex and the blink reflex) produce results which overlap with those seen in extrapyramidal syndromes and synucleinopathies (polysomnography), prompting discussion of the physiopathological mechanisms of these various diseases. Conclusion. Electrophysiological exploration is of value for diagnosing CBD in general and for studying specific, frontoparietal dysfunctions in particular. These techniques could also significantly contribute to our understanding of the physiopathology of CBD.


Mots clés : Dégénérescence corticobasale , Neurophysiologie , Myoclonies

Keywords: Corticobasal degeneration , Neurophysiology , Myoclonia


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Vol 163 - N° 8-9

P. 779-791 - septembre 2007 Retour au numéro
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