Les fluctuations non motrices sont des manifestations non motrices survenant de façon concomitante ou indépendante des fluctuations motrices au cours de l’évolution de la maladie de Parkinson. Longtemps sous-estimées, il est actuellement reconnu qu’elles sont précoces, fréquentes et parfois même plus gênantes que les fluctuations motrices. Elles sont divisées en 3 sous-groupes : dysautonomiques, cognitivo-psychiques et sensitivo-douloureuses. L’identification de ces manifestations, polymorphes dans leur expression clinique, est importante car elles peuvent parfois mimer des urgences cardiaques ou digestives. Leur physiopathologie n’est pas parfaitement élucidée. Le rôle modulateur du système dopaminergique sur d’autres systèmes (sérotoninergique, adrénergique) pourrait être impliqué d’autant plus que les fluctuations non motrices sont généralement sensibles aux adaptations des traitements dopaminergiques. La stimulation cérébrale profonde des noyaux sous-thalamiques semble être très efficace sur les fluctuations douloureuses, dysautonomiques et cognitives, mais serait moins influente sur les fluctuations psychiques. Le développement de nouveaux outils qui permettront de dépister plus précocement les fluctuations non motrices est indispensable pour améliorer la prise en charge de ce type de complications de la maladie de Parkinson à un stade avancé car elles sont encore largement sous-estimées.

Nonmotor fluctuations (NMF) in Parkinson’s disease are nonmotor symptoms that occur in coincidence with motor fluctuations or independently. Long underassessed, NMF are now recognized as frequent and sometimes involving a greater degree of disability than motor fluctuations. They can be classified in three categories: dysautonomic, cognitive/psychiatric and sensory/pain. Recognition of these nonmotor fluctuations as part of Parkinson’s disease has important implications. Some symptoms such as dyspnea, chest pain, or abdominal pains can mimic cardiac or gastrointestinal emergencies. The underlying pathogenic mechanisms of NMF are not well known. The dopaminergic system is probably involved via modulatation of other systems (serotoninergic, adrenergic) since NMF usually respond to dopaminergic treatment. Subthalamic nucleus deep brain stimulation alleviates NMF — particularly sensory, dysautonomic and cognitive fluctuations — while psychic fluctuations respond less consistently to this treatment. The development of new instruments that enable a comprehensive and precocious assessment of NMF is important for optimized management of advanced Parkinson’s disease.