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Injections d'acide polylactique : intérêt dans la correction des lipoatrophies faciales chez les patients VIH+ sous trithérapie - 26/04/08

Doi : 10.1016/j.stomax.2007.04.005 

M. Piquet [1],

L. Brignol [1],

B. Chatelain [1],

D. Rey [2],

B. Ricbourg [1],

C. Meyer [1 et 3]

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Résumé

Introduction

Le but de l'étude a été d'évaluer l'efficacité et la tolérance à moyens termes des injections d'acide polylactique (New-Fill®) pour la correction des lipoatrophies faciales survenant chez les patients positifs pour le VIH sous trithérapie.

Matériels et méthode

Les patients ont été pris en charge dans deux centres hospitaliers universitaires de janvier 2002 à décembre 2005 dans le cadre d'une étude clinique prospective. Les patients ont été inclus de manière consécutive après obtention de leur consentement éclairé. Les patients non équilibrés par le traitement antiviral ont été exclus. La lipoatrophie faciale a été classée en quatre stades évolutifs (stade I : modérée, stade II : moyenne, stade III : importante, stade IV : sévère) suivant les données de l'examen clinique initial. La solution d'acide polylactique, préparée selon les recommandations du fabricant, a été injectée de manière rétrotraçante dans l'hypoderme, à raison d'un flacon de 5 ml au maximum par côté et à un mois d'intervalle. Le nombre de séances était variable selon l'importance de la correction à apporter. L'efficacité du traitement, jugée après un délai minimal d'un an après la dernière séance, a été établie cliniquement par comparaison des photographies initiales et finales (changement de stade clinique), par le degré de satisfaction des patients et de l'opérateur (noté sur dix). La tolérance du traitement a été évaluée sur la pénibilité des injections vécue par le patient et sur les contraintes socioprofessionnelles, selon le principe de l'échelle visuelle analogique. L'apparition éventuelle d'effets secondaires a été recherchée. Enfin, nous avons comparé le coût du traitement avec celui de la lipostructure.

Résultats

Vingt-cinq patients ont été inclus. L'âge moyen était de 44 ans. Le sex-ratio était de 23 hommes pour deux femmes avec un index de masse corporel moyen à 21, un taux moyen de CD4 à 600/mm3 et une charge virale moyenne de 276 copies/ml. On retrouvait deux cas de stade I (8 %), 12 cas de stade II (48 %), neuf cas de stade III (36 %) et deux cas de stade IV (8 %). Le nombre moyen de séances était de 5,2. Le recul moyen entre la dernière injection et l'évaluation finale était de 26 mois. Dans 76 % des cas, nous avons observé une correction complète de la lipoatrophie (100 % des stades I, 92 % des stades II, 66 % des stades III, aucun stade IV). Parmi les stades II, III et IV insuffisamment corrigés, une amélioration a été constatée dans tous les cas (passage au minimum au stade inférieur). Les degrés moyens de satisfaction étaient de 8/10 pour les patients et de 7,2/10 pour l'opérateur. Dans six cas (24 %), un renouvellement du traitement a été proposé lors de l'évaluation finale. La pénibilité des injections a été cotée 3,3/10 et les contraintes à 3/10. Un seul cas de granulomes sous-cutanés, palpables et visibles, non résolutifs à 18 mois a été noté.

Discussion

L'injection d'acide polylactique est une méthode sûre et constamment efficace dans la correction des lipoatrophies faciales chez le patient VIH positif, quel que soit le stade évolutif, avec un recul moyen de deux ans. De manière à éviter les granulomes, nous pratiquons des injections hypodermiques et non dermiques. Ce traitement n'entraîne pas de surcoût par rapport à la lipostructure et l'effet progressif de la correction est considéré comme un avantage important par les patients. Au vu de ces résultats, l'injection d'acide polylactique est devenue notre traitement de première intention dans cette indication.

Summary

Background

The aim of the study was to evaluate the mean-term efficacy and tolerance of the polylactic acid injections (New-Fill®) for the correction of facial lipoatrophy occurring in HIV-positive patients under tri-therapy.

Material and method

The patients were managed at the University Hospitals of Besançon and Strasbourg (France) from January 2002 to December 2005 for a prospective study. The patients were consecutively included in this study once their consent was obtained. Patients not stabilized by their antiretroviral treatment were excluded. Facial lipoatrophy was classified in four clinical stages (stage I: mild, stage II: moderate, stage III: important, stage IV: severe) after a clinical examination. The polylactic acid solution was prepared according to the manufacturer's recommendations, and injected in a retrotracing manner in the hypoderm at the rate of one 5 ml flask per side, with an interval of one month. The number of sessions varied according to the severity of the stage. Treatment efficacy, assessed after a minimal follow-up of one year, was established clinically by comparing the initial and final photographs (changes in the clinical stage) and by the patient's and surgeon's satisfaction rate (from zero to ten). Treatment tolerance was established on the painfulness of injections and on socioprofessional constraints reported by the patients and made on a visual analogical scale. The occurrence of adverse-effects was checked. Finally, we compared the cost of the treatment with that of lipostructure.

Results

Twenty-five patients were included (mean age: 44, sex-ratio: 23 male/2 female patients). The mean body mass index was 21. The mean CD4 cell count was 600/mm3. The mean HIV-1 RNA was 276 copies/ml. The severity of the lipoatrophy was stage one in two patients (8%), stage two in 12 patients (48%), stage three in nine patients (36%), and stage four in two patients (8%). The mean number of sessions was 5.2. The mean follow-up time was 26 months. In 76% of the cases we observed a complete correction of lipoatrophy (100% of stages I, 92% of stages II, 66% of stages III, 0% of stages IV). However, among stages II, III, and IV that were incompletely corrected, an improvement was noticed in all patients (grading to an inferior stage, at least). The mean satisfaction rate was 8/10 by patients and 7.2/10 by surgeons. In six patients (24%) a renewal of the treatment was proposed because of inadequate results. The painfulness of injections was rated at 3.3/10 and constraints at 3/10 by patients. One single case of visible and palpable sub-cutaneous granuloma was noticed in a patient at the end of the follow-up period (18 months).

Discussion

The use of polylactic acid is a safe and efficient procedure for the treatment of facial lipo-atrophy in HIV-infected patients, however severe the clinical stage may be, after a two-year follow-up period. We recommend hypodermic (and not dermic) injections to prevent adverse effects. This treatment is not more expensive then lipo-structure and the progressive correction is considered as an important advantage by patients. Considering our results, the simplicity of the procedure, and the low rate of complications observed, the injection of poly-lactic acid has become our first intention treatment for this condition.


Mots clés : Lipodystrophie , Acide polylactique , VIH

Keywords: Lipodystrophy , Polylactic acid , HIV


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Vol 108 - N° 6

P. 496-504 - décembre 2007 Retour au numéro
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