Infections à entérobactéries productrices de carbapénémases (EPC) : étude de cohorte rétrospective - 01/06/22
Résumé |
Introduction |
L'incidence des infections à EPC est croissante en France et leur mortalité est élevée, proche de 40 %. Les options thérapeutiques sont limitées selon le type de carbapénémase. L'objectif de cette étude était de mieux décrire les caractéristiques des patients ayant une infection à EPC, ainsi que l'évolution et le pronostic de ces infections.
Matériels et méthodes |
Etude rétrospective observationnelle portant sur les épisodes infectieux à EPC traités par antibiotiques entre le 1erjanvier 2020 et le 31 décembre 2021. Nous avons étudié les caractéristiques microbiologiques des bactéries à l'origine des infections, les caractéristiques cliniques des patients, les traitements reçus, ainsi que l'évolution clinique et la mortalité à 30 jours. L'échec clinique était défini comme l'absence d'amélioration ou l'aggravation de l'état clinique du patient, et l'échec microbiologique comme une persistance d'EPC dans les prélèvements.
Résultats |
Vingt-six patients, dont 6 femmes, ont été inclus, âge médian de 59 ans [17-77 ans]. Quinze patients (57,7 %) étaient immunodéprimés (transplantés d'organe solide 5, hémopathie maligne 8, cancer actif 2), et 7 (26,9 %) étaient hospitalisés pour une infection à SARS CoV2. Neuf patients avaient séjourné à l'étranger dans le mois précédant l'infection. Dix-sept patients (65,4 %) étaient hospitalisés en réanimation.
Les bactéries en cause étaient :K. pneumoniae dans 18 cas, entérobactéries du groupe 3 dans 6 cas, C. koseri et E.coli une fois. Vingt souches étaient productrices de NDM, 4 d'Oxa-48, 1 de KPC et 1 de NDM et Oxa-48.
Les infections étaient responsables d'un sepsis/choc septique dans 12 cas (46,2 %). Une bactériémie était présente dans 13 épisodes (50 %). L'origine de l'infection était pulmonaire dans 11 cas (42,3 %), dont 9 PAVM, urinaire dans 4 (15,4 %), cutanée dans 4 (15,4 %), digestive dans 3 (11,5 %), ostéoarticulaire une fois (3,8 %) ou indéterminée dans 3 cas (11,5 %).
Vingt-deux épisodes (84,6 %) ont été traités par une combinaison d'antibiotiques. La combinaison la plus fréquemment utilisée était l'association de ceftazidime-avibactam et aztreonam (11 cas, 42,3 %), pour traiter une souche productrice de NDM. La colimycine était utilisée dans 11 infections (42,3 %), le plus souvent en association. Le céfidérocol était prescrit dans 3 infections (11,5 %), en monothérapie dans 1 cas, en combinaison avec de la colimycine dans 2 cas.
Trente jours après la fin du traitement, 13 patients (50 %) étaient guéris, 2 (7,7 %) étaient en échec clinique et/ou microbiologique, 2 (7,7 %) avaient rechuté, 6 (23,1 %) étaient décédés (décès imputables à l'infection dans tous les cas) (3 perdus de vue).
Conclusion |
Les infections à EPC restent rares et principalement à NDM, touchant surtout des patients immunodéprimés ou hospitalisés en réanimation. Onze patients ont bénéficié d'un traitement par ceftazidime-avibactam/aztreonam et 3 par céfidérocol. La mortalité globale des patients reste élevée à 23,1 %.
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Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 1 - N° 2S
P. S33-S34 - juin 2022 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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