Lutte contre l'antibiorésistance : enquête de pratique auprès des prescripteurs en EHPAD - 01/06/22
Résumé |
Introduction |
Les EHPAD, et les médecins qui y travaillent (MTE) doivent s'impliquer dans la lutte contre l'antibiorésistance (AR) et le bon usage des antibiotiques (ATB). Bien connaitre les EHPAD et les besoins (MTE) sont nécessaires pour une collaboration efficace entre infectiologues, hygiénistes et MTE. L'objectif de cette étude était de connaitre les pratiques et attentes des MTE dans la prise en charge des infections et comparer les réponses selon que les MTE sont rattachés à un centre hospitalier (CH) ou non (non CH).
Matériels et méthodes |
Un questionnaire en ligne a été diffusé via des réseaux de filières gériatriques de nov. 2021 à janv. 2022 aux MTE. L'analyse statistique a utilisé le test du chi2 et une régression logistique.
Résultats |
Cent quarante-deux questionnaires ont été saisis. Les MTE répondeurs avaient en moyenne 52 ans ; 72 (50,7 %) étaient gériatres et 104 (73,2 %) Med-Co. Cinquante-six (39,4 %) travaillaient dans un EHPAD relié à un CH, 51 (35,9 %) dans plusieurs EHPAD.
Concernant les avis extérieurs, 112 (81,7 %) avaient accès à une ligne d'avis gériatrique, 100 (70,9 %) d'infectiologie et 89 (64,5 %) à une équipe mobile d'hygiène (EMH). En analyse multivariée les EHPAD liés à un CH avaient 4,6 fois plus souvent accès à une EMH (OR 4.6 (1,7-11,9), p=0.002) et 2,6 fois plus accès à un avis infectiologique (OR 2.6 (1,1-6,6) p=0,04) que les EHPAD non CH.
La consommation d'ATB était un sujet de forte préoccupation pour 96 (67,6 %) MTE. Seuls 38 (27,3 %) affirmaient ne jamais faire de prescription d'ATB par téléphone. Les MTE en CH déclaraient significativement moins prescrire par téléphone que les autres (OR 0,4 (0,2-0,9) p=0,03). Ils étaient 119 (85 %) à s'intéresser aux colonisations à bactéries multi résistantes (BMR) sans différence significative selon l'EHPAD.
Des bandelettes urinaires n'étaient jamais réalisées sans prescription pour 14 (9,9 %) MTE et pour 72 (51 %) concernant les ECBU. Ils étaient 115 (82 %) à déclarer n'avoir pas ou peu de difficulté à distinguer une colonisation d'une infection sans différence entre EHPAD CH ou non CH. Les situations ayant besoin d'un avis infectieux étaient l'isolement d'une BMR (70,4 %), l'échec d'un 1er traitement (64 %) ou une fièvre inexpliquée (35,2 %).
Conclusion |
Cette enquête a mis en avant des préoccupations communes entre MTE, hygiénistes et infectiologues concernant la consommation d'ATB et la lutte contre l'AR. Il semble que la demande d'avis ne soit pas liée à la prescription d'ATB, ni au résultat positif mais à la notion d'AR. Les MTE liés à un CH ont plus accès à une EMH ou des avis d'infectiologues et donc probablement aux protocoles de bon usage des ATB des CH référents. Un temps de présence plus important des MTE dans l'EHPAD-CH pourrait expliquer un nombre plus restreint de prescription téléphonique. La limite de cette enquête pilote est un petit nombre de répondeurs (vs nombre de MTE) et la surreprésentation d'EHPAD-CH (39.4 % vs 15.7 % en France en 2020).
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Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 1 - N° 2S
P. S36-S37 - juin 2022 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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