Corrélation entre la consommation d'antibiotiques et les taux de résistance chez Pseudomonas aeruginosa dans un service de réanimation des brûlés : Étude sur 8 ans (2014-2021) - 01/06/22
Résumé |
Introduction |
Pseudomonas aeruginosa (P.a) est l'un des principaux germes responsables d'infection chez les malades brûlés. La multi résistance est détectée chez la plupart des souches isolées à l'origine de morbi-mortalité importante. Le déterminant majeur de l'émergence de ces souches est la consommation d'antibiotiques. Notre objectif était d'étudier la corrélation entre l'antibiorésistance et la consommation des antibiotiques définis comme anti-pseudomonas majeurs.
Matériels et méthodes |
Nous avons réalisé une étude rétrospective descriptive au laboratoire de biologie médicale et banque du sang en collaboration avec le service de réanimation des brûlés sur une période allant du 1er Janvier 2014 au 31 Décembre 2021. Nous avons inclus toutes les souches non répétitives de P.a isolées dans le service de réanimation des brûlés. Comme recommandé par l'OMS, la mesure de la consommation d'antibiotiques a été définie par le nombre de journées de traitement antibiotique rapporté à 1000 journées d'hospitalisation. Les taux de résistance chez P.a aux anti-pseudomonas ont été calculés. La corrélation entre les taux d'antibiorésistance et la consommation des antibiotiques a été étudiée par le test de corrélation de Pearson (R).
Résultats |
Pendant la période d'étude, 1671 souches de P.a ont été colligées. P.a était la principale bactérie isolée dans le service de réanimation des brûlés avec un taux moyen de 15,4 % de l'écologie du service. Les taux de résistance aux antibiotiques testés étaient élevés : 73,8 % (n=1233) à la pipéracilline-tazobactam (PTZ), 52,3 % (n=874) à la céftazidime (CAZ), 71 % (n=1170) à l'imipénème (IMI), 73 %(n=1219) à l'amikacine (AMK), 52,2 % (n= 872) à la ciprofloxacine (CIP) et 27,6 % (n=461) à la fosfomycine (FOS).
L'analyse de la corrélation entre le niveau de consommation des antibiotiques étudiés et les taux de résistance chez les souches de P.a a montré que l'augmentation de la consommation de la PTZ augmentait la résistance non seulement à la PTZ (R=0,8 ; p=0,009) mais aussi à l'IMI (R=0,8 ; p=0,004) et à l'AMK (R=0,7 ; p =0,02). De même, l'augmentation de la consommation de la FOS corrélait avec les résistances à la PTZ (R=0,9 ; p=0,004), à l'IMI (R=0,8 ; p=0,006) et à l'AMK (R=0,7 ; p=0,02). De plus, la résistance à la FOS augmentait significativement avec l'augmentation de la consommation de la CAZ et de l'IMI ((R=0,8 ; p=0,01) et (R=0,7 ; p=0,02) respectivement).
Conclusion |
Notre étude a montré une corrélation positive et statistiquement significative entre la consommation de certains antibiotiques et le niveau élevé des taux d'antibiorésistance chez P.a. Une stratégie de prescription plus rationnelle des antibiotiques les plus pourvoyeurs d'émergence d'antibiorésistance tels que PTZ, CAZ, FOS et IMI est nécessaire afin de réduire les taux de résistance.
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Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 1 - N° 2S
P. S37-S38 - juin 2022 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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