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Évolution naturelle de l'allergie alimentaire chez l'enfant - 01/01/03

Doi : 10.1016/S0335-7457(03)00048-0 

A.  Juchet a * ,  A.  Chabbert-Broué a ,  P.  Micheau a ,  M.  Piot b ,  F.  Brémont a *Auteur correspondant.

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Résumé

Dans nos pays industrialisés, les études épidémiologiques montrent que 8 % des enfants de moins de 3 ans et 2 % des adultes ont une allergie alimentaire. Certaines allergies alimentaires du petit enfant ont donc tendance à évoluer favorablement. La guérison de l'allergie IgE-dépendante au lait de vache est obtenue dans 80 à 85 % des cas à l'âge de 3-4 ans. Les enfants qui gardent des symptômes seraient plus fréquemment allergiques à la caséine et plus particulièrement à certains de ses épitopes linéaires. La guérison de l'allergie à l'oeuf est fréquente puisque 65 à 80 % des enfants allergiques tolèrent l'oeuf à l'âge de 5 ans. L'allergie à l'arachide touche 0,5 % à 1 % des jeunes enfants. Sa guérison est rare : 21,5 % des formes les plus modérées d'allergie avec un taux d'IgE spécifique inférieur à 20 kU l-1 pourraient avoir une évolution favorable. L'allergie au poisson est habituellement une allergie fixée. Même en cas de guérison, celle-ci peut être instable et les symptômes allergiques peuvent réapparaître après plusieurs mois de tolérance. Les facteurs pronostiques favorables de l'allergie alimentaire seraient un âge précoce de survenue (inférieur à 3 ans), une réaction clinique peu sévère au départ avec essentiellement des manifestations cutanées et/ou gastro-intestinales, un taux d'IgE spécifique bas (6 kU l-1 pour l'oeuf, à 32 kU l-1 pour le lait, à 15 kU l-1 pour l'arachide et à 20 kU l-1 pour le poisson), une réactivité cutanée faible au moment de la réintroduction et une période suffisamment prolongée d'éviction entre les signes cliniques et la tentative de réintroduction de l'aliment. La guérison est affirmée par la négativité d'un test de provocation effectué en milieu spécialisé.

Mots clés  : Allergie alimentaire ; Histoire naturelle de l'allergie ; Pronostic ; Éviction ; Test de provocation.

Abstract

In industrialized countries, epidemiologic studies have shown that about 8% of children less 3 years of age and 2% of adults suffer from food allergy. Thus, some infants must have outgrown certain food allergies. For example, 80 to 85% of infants allergic to cow's milk outgrow this allergy by 3-4 years of age. The children who remain allergic to cow's milk tend to be more allergic to casein, especially to the linear epitope of this allergen. Loss of allergy to eggs is common, since 65 to 80% of egg-sensitive infants tolerate eggs at age 5. Peanut allergy affects 0.5 to 1% of young children. However, children rarely lose this allergy : only 21.5% of those with the least severe form and with specific IgE of less than 20 kU l-1 have a favourable course. Fish allergy is usually permanent. Even if a food allergy seems to have disappeared, it may reappear after several months of tolerance to the food in question, because these allergies are unstable. Favourable prognostic factors for food allergy are : diagnosis before age 3, clinically mild symptoms, mainly cutaneous and gastrointestinal, at onset, a low level of specific IgE (< 6 kU l-1 for fish, < 32 kU l-1 for milk, < 15 kU -1 for peanut and < 20 kU -1 for fish), weak skin reactivity when the substance is re-introduced, and a sufficiently long period of avoidance between the last reaction and any attempt to re-introduce the food. Loss of the allergy is confirmed by a negative provocation test carried out by a specialist.

Mots clés  : Food allergy ; Children ; Natural history ; Avoidance ; Challenge test ; Prognosis.

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Vol 43 - N° 3

P. 186-191 - avril 2003 Retour au numéro
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