Des scores élevés d’évaluation globale par le patient en cas de polyarthrite rhumatoïde en rémission ne reflètent pas une inflammation infraclinique - 29/06/22
Résumé |
Points essentiels |
• | Soixante et un pour cent des patients atteints de PR ne sont pas considérés comme étant en rémission pour la seule raison que le score d’évaluation globale par le patient est≥1. |
• | Il a été avancé qu’une inflammation infraclinique expliquait cette incohérence, justifiant l’augmentation du traitement immunosuppresseur. |
• | Nous avons effectué un examen échographique approfondi et n’avons trouvé aucune preuve en faveur de cette hypothèse. |
Résumé |
Objectifs |
Évaluer si des scores élevés d’évaluation globale par le patient (EGP) en cas de rémission de polyarthrite rhumatoïde (PR) sont le reflet d’une inflammation infraclinique.
Méthodes |
Étude transversale monocentrique sur des patients consécutifs atteints de PR. Les états de rémission ont été établis conformément à la définition booléenne de l’ACR/EULAR : rémission (les quatre variables nombre d’articulations douloureuses et gonflées sur 28 [NAD28/NAG28], protéine réactive C [CRP] et EGP sont≤1) ; quasi-rémission (mêmes critères, mais EGP>1) et non-rémission (l’une des variables NAD28, NAG28 ou CRP>1). Un spécialiste en échographie musculosquelettique a examiné 44 articulations, 38 gaines tendineuses et quatre bourses le jour de l’évaluation clinique sans recevoir d’informations. Il a recherché dans chaque structure la présence d’une hypertrophie synoviale en échelle de gris et doppler puissance (DP), et utilisé un barème de notation semi-quantitatif de 0 à 3 points pour les deux modes. Le score de synovite Global OMERACT-EULAR Synovitis Score (GLOESS, 0–132, critère principal) et un score global de ténosynovite/bursite (GTBS) ont été comparés entre les états de rémission par des tests non paramétriques. Différentes analyses de sensibilité ont comparé les sous-scores en échelle de gris et DP.
Résultats |
Cent trente patients (âge moyen 63 ans, 86 % de femmes, durée moyenne de la maladie 14 ans) ont été inclus, parmi lesquels 40 étaient en rémission, 40 en quasi-rémission et 50 pas en rémission. Les groupes rémission et quasi-rémission avaient des valeurs médianes (IQR) similaires pour les scores GLOESS (6 [5–11] et 4 [1–7] ; p>0,05, respectivement) et GTBS (0 [0–1] et 0 [0–2] ; p>0,05, respectivement). La même tendance a été observée pour les scores en échelle de gris et DP, ainsi que pour un score global de synovite prenant en compte uniquement les 16 articulations non incluses dans les scores sur 28 articulations. Ces observations ont été confirmées chez les patients dont la durée de la maladie était≤5 ans.
Conclusions |
Il n’y a pas d’inflammation infraclinique chez les patients ayant un score d’EGP élevé alors qu’ils sont en rémission. Les patients en état de quasi-rémission seraient exposés à un risque de surtraitement si les recommandations actuelles étaient suivies à la lettre. Cette étude confirme la nécessité de revoir le rôle de l’EGP dans les définitions utilisées pour cibler les traitements immunosuppresseurs et d’accorder une attention distincte et minutieuse à l’avis du patient sur sa maladie.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Polyarthrite rhumatoïde, Évaluation des résultats, Rémission, Activité de la maladie, Évaluation globale par le patient, Échographie, Surtraitement
Plan
☆ | Ne pas utiliser, pour citation, la référence française de cet article, mais la référence anglaise de Joint Bone Spine avec le doi ci-dessus. |
Vol 89 - N° 4
P. 372-377 - juin 2022 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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