Pseudo-éthanolémie chez un patient atteint de rhabdomyolyse - 01/07/22
Spurious ethanolemia in a patient with rhabdomyolisis
Cet article a été publié dans un numéro de la revue, cliquez ici pour y accéder
Résumé |
Un jeune homme de quinze ans est hospitalisé en réanimation pour accès palustre avec une rhabdomyolyse compliquée d’une insuffisance rénale aiguë anurique, motivant une recherche étiologique rapide, dont une investigation toxicologique. Le bilan d’orientation rapide relève une éthanolémie, isolée, à 0,32g/L, par notre méthode enzymatique utilisée en toxicologie d’urgence ; le screening toxicologique, ciblé en LC-MS-HR, ne retrouve que les molécules administrées lors de la prise en charge. Dans ce contexte, marqué par une élévation des LDH et lactates, une interférence enzymatique affectant le dosage de l’éthanol est suspectée. L’usage de la GC-FID, technique de référence, confirmera l’existence d’une interférence, avec un résultat inférieur à la limite de quantification (<0,1g/L). Afin de mieux comprendre et prévenir ce phénomène, nous proposons une technique d’ultrafiltration avant dosage enzymatique. Cette interférence enzymatique, très rarement décrite en ante-mortem, médiée par l’élévation massive du couple LDH-lactates, est liée à la génération de cofacteur NADH détecté par spectrophotométrie, pouvant surestimer les éthanolémies. Chez ce patient autiste, difficile à interroger, l’étiologie toxicologique et la prise d’alcool, elle-même possiblement vectrice de rhabdomyolyse, ont pu être écartées, permettant de privilégier d’autres hypothèses diagnostiques.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Summary |
A 15-year-old male patient was admitted to the intensive care unit for malaria with rhabdomyolysis complicated by acute renal failure, requiring a rapid etiological investigation, including a toxicological analysis. A rapid work-up revealed an ethanolemia of 0.32g/L, using our enzymatic method for emergency toxicology; the targeted toxicological screening in LC-MS-HR only found the molecules administered during treatment. In this situation, marked by an elevation of LDH and lactates, enzymatic interference affecting the measurement of ethanol is suspected. The use of GC-FID, a reference technique, confirms the existence of interference, with a result below the limit of quantification (<0.1g/L). In order to better understand and prevent this phenomenon, we propose an enzymatic pre-dosing ultrafiltration technique. This enzymatic interference, very rarely described in ante-mortem, mediated by the massive elevation of the LDH-lactate couple, is related to the generation of NADH cofactor detected by spectrophotometry, which can, as described in the literature, overestimate ethanolemias. In this autistic patient, who was difficult to question, the toxicological etiology and the intake of alcohol, itself a possible vector of rhabdomyolysis, could be ruled out, allowing other diagnostic hypotheses to be favored.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Éthanol, Interférence analytique, Alcool déshydrogénase, Rhabdomyolyse, Lactico-désydrogénase, Lactates
Keywords : Ethanol, Analytical interference, Alcohol dehydrogenase, Rhabdomyolysis, Lactico-dehydrogenase, Lactates
Abbreviations : LC-MS-HR, LDH, GC/FID, IRA
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