Echinococcus spp., dont E. multilocularis, sont des parasites zoonotiques transmis par des canidés sauvages qui connaissent actuellement une émergence. Étant donné qu'ils peuvent causer des lésions sévères et de la mortalité en l'absence de traitement, la découverte récente du premier cas humain d'infection à E. multilocularis au Québec soulève des préoccupations importantes pour la santé publique. Ce projet vise à estimer la prévalence des parasites du genre Echinococcus chez les coyotes (Canis Iatrans) et les renards roux (Vulpes vulpes) près des zones habitées au Québec et à décrire leur répartition géographique.

Un total de 423 carcasses de coyotes et de 284 carcasses de renards roux ont été récoltées au Québec (Canada) à l'hiver 2020-2021 pour cette étude observationnelle transversale. Une coproscopie identifiant les parasites gastro-intestinaux et un test RT-PCR (« Echinococcus RealPCR™ Panel IDEXX Laboratories ») pour la détection d'E. spp. et d'E. multilocularis ont été réalisés. La distribution des carcasses selon leur statut pour Echinococcus a été cartographiée et la présence de foyers d'infection a été évaluée avec le test du scan spatial de Kulldorff. Les associations entre le statut d'infection et le sexe, l'espèce, et la localisation de la carcasse ont été estimées avec un modèle de régression logistique.

Au total, 38 carcasses positives à E. spp. et 25 à E. multilocularis ont été détectées par RT-PCR. Deux foyers à plus haut risque d'infection ont été identifiés en Montérégie et au Bas St-Laurent. Le modèle de régression logistique n'a démontré aucune association statistiquement significative entre les variables.

Cette étude démontre qu'Echinococcus est bien présent au Québec et souligne l'importance de la mise en place de mesures préventives pour limiter la transmission à l'homme et aux animaux domestiques et la sensibilisation des populations les plus à risque.

Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d'intérêts.