Des multiples effets collatéraux de la lutte contre la pandémie de COVID-19, sur les systèmes de santé ont été récemment révélés. L'objectif de cette étude est d’évaluer l'impact de la COVID-19 sur la performance des soins dans les hôpitaux de 3^e ligne, à Sousse (Tunisie).

Il s'agit d'une étude quasi-expérimentale de type avant/après, durant les trois mois de mars, avril et mai, en 2019 (avant) et en 2020 (après) dans deux services traceurs de la pratique médicale de référence à Sousse (Tunisie): Chirurgie générale (CHU Sahloul) et Oncologie (CHU Hached). Les urgences abdominales et le cancer du sein ont été les problèmes de santé inclus dans l'audit clinique. L'impact de la COVID-19 a été évalué à travers les indicateurs d'accès aux soins, de la gravité des maladies et de la flexibilité de l'offre des soins.

Au total, 196 patients en 2019 et 153 patients en 2020 ont été inclus. En chirurgie générale, 68,9 % (n=71) des patients ont consulté après un jour de l'apparition des symptômes en 2020, versus 52,3 % (n=68) en 2019 (p<0,05), avec plus de péritonites : 47,6 % (n=49) versus 30 % (n=39), p<10⁻². Au service d'oncologie, le délai médian entre le diagnostic et le traitement était de 3 [2,75-6] mois en 2019 contre 4 [2.5-6] (p=0,61), sans changement des schémas thérapeutiques et sans contextualisation.

La lutte contre la COVID-19 a été accompagnée de difficultés à l'accès aux soins avec un retard de consultation entraînant des formes cliniquement compliquées. En plus, la faible flexibilité du système de soins à adapter l'offre avec les contraintes de la pandémie, a impacté négativement la performance globale de conservation des acquis et de riposte contre les pandémies. D'où l'urgence de renforcement de la résilience des structures de santé face aux épidémies émergentes.

Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d'intérêts.