Avec l'apparition du SARS-CoV-2, l'année 2020 a été marquée par l'application de mesures sanitaires limitant les contacts interpersonnels et par des restrictions de l'accès à des services de santé. L'objectif était d’évaluer l'impact potentiel de la COVID-19 sur l’évolution des ITSS en comparant les taux d'incidence (TI) de cas déclarés pour l'année 2020 à ceux de l'année précédente selon le groupe d’âge et le sexe.

Les nombres de cas déclarés ont été extraits du fichier des maladies à déclaration obligatoire et du programme de surveillance du VIH. Les estimés du nombre de personnes vivant au Québec proviennent de l'Institut national de la statistique alors que nombre de tests effectués pour la détection de l'infection à Chlamydia trachomatis et de l'infection gonococcique proviennent la base Centralab du Ministère de la santé et des services sociaux.

Entre 2019 et 2020 les TI de toutes les ITSS ont diminué : de 20,1 % pour Chlamydia trachomatis (269 cas/100 000), de 25,3 % pour l'infection gonococcique (66 cas/100 000), de 11,0 % pour la syphilis infectieuse (12,4 cas/100 000), de 5,7 % pour la lymphogranulomatose vénérienne (1,5 cas/100 000), de 31,0 % pour l'hépatite B (8,4 cas/100 000), de 28,9 % pour l'hépatite C (9,2 cas/100 000) et de 30,6 % pour les nouveaux diagnostics d'infection par le VIH (2,5 cas/100 000). Les écarts sont manifestes quel que soit le groupe d’âge et le sexe; ils suivent étroitement les périodes de mises en place de certaines mesures pandémiques. Finalement, une baisse similaire du nombre de tests de détection effectués a aussi été observée (-23,9 %) entre 2019 et 2022.

Depuis quelques années, la fréquence des cas déclarés des diverses ITSS est soit stable ou en hausse constante au Québec. La baisse globale, soudaine et importante, observée en 2020, apparaît liée à l'implantation de mesures pandémiques.

Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d'intérêts.