Le premier cas de la nouvelle maladie à coronavirus a été diagnostiqué à Bejaia en février 2020. Depuis, la maladie a évolué en quatre vagues épidémiques successives. L'objectif de la présente investigation est de décrire le profil des patients COVID-19.

Nous avons réalisé une étude descriptive rétrospective des malades hospitalisés dans les services dédiés au traitement des patients COVID-19, entre février 2020 et janvier 2022. Les données démographiques, cliniques et résultats d'investigations diagnostique et pronostique sont décrits.

Durant la période étudiée 9468 malades ont consulté pour une infection à COVID-19 dont 4510 (47,6 %) ont été hospitalisés. Parmi eux 3608 étaient des femmes (sex-ratio H:F=0,8), avec un âge médian de 42 ans (20-96 ans). Près de 58 % des patients présentaient au moins une comorbidité. Le délai entre l'apparition des premiers symptômes et la première consultation étaient en moyenne de 12 jours (2–15 jours). Les signes cliniques les plus fréquemment signalés étaient la fièvre (79,6 %), la toux (76,8 %), la dyspnée (68,7 %) et l'asthénie (55,8 %). Au décours de leur hospitalisation, 615 malades ont été transférés au service des soins intensifs (sex-ratio H:F=1,5), dont 72 % ont nécessité une ventilation assistée. La létalité en soins intensifs était de 80 %, et de 90 % pour les malades sous ventilation assistée.

Les patients COVID-19 à risque d’être hospitalisés en soins intensifs sont des sujets âgés, de sexe masculin, présentant au moins une comorbidité et un long délai entre l'apparition des premiers symptômes et la consultation, et/ou l'aggravation des symptômes et le transfert en soins intensifs. La communication sociale doit être privilégiée et les messages multipliés sur la nécessité de consulter très tôt dès l'apparition de symptômes et d'inciter les malades et leurs familles à accepter l'hospitalisation en soins intensifs dès que les médecins en posent l'indication.

Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d'intérêts.