Le paludisme demeure un problème majeur de santé publique en Côte d'Ivoire avec 3 557 891 cas et 3222 décès en 2017 (OMS, 2018).

Dans l'objectif de faire une analyse situationnelle de la transmission vectorielle du paludisme à Abidjan-sud, une étude transversale y a été conduite. Des données de la transmission du paludisme ont été collectées. L’âge physiologique et le taux d'inoculation entomologique ont été évalués respectivement par la technique d'extraction des ovaires et l'analyse des glandes salivaires par la technique d'ELISA.

Cinq genres de moustiques (Anopheles, Aedes, Culex, Eretmapodites, et Mansonia) ont été identifiés avec la prédominance de Culex. Ils ont été collectés dans des gîtes de diverses natures. Les flaques d'eau, les pneus usagés et les récipients de retenue d'eau ont été les plus colonisés par les larves de Anopheles gambiae, qui a été la seule espèce vectrice identifiée. Vue les densités agressives obtenues, la population dans ces communes est exposée aux nuisances anophéliennes; avec une densité agressive plus élevée à Treichville (10,33 p/h/n) où le taux d'infestation moyen était de 1,61 % tandis qu'il était nul dans les trois autres communes. Cela équivaut à un Taux d'Inoculation Entomologique moyen de 0,166 pi/h/n, soit 4,99 piqures infestantes/homme/mois. La transmission du paludisme est donc réelle à Treichville. Le TIE nul dans les autres communes ne signifie pas qu'il n'y a pas de transmission car les taux de parturité ont varié de 70 % à 100 % (Khi2=5,7543; P=0,124). Ces communes sont aussi de potentielles zones à risque.

La transmission du paludisme est réelle à Abidjan sud, particulièrement à Treichville. Cette étude, étendue au District d'Abidjan pourrait indiquer les communes prioritaires pour la lutte contre le paludisme et ses vecteurs de manière plus efficiente.

Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d'intérêts.