En temps de pandémie, l'admission aux soins post-aigus et de réadaptation gériatrique a été faite en adoptant des mesures de confinement à la chambre, dans des unités transitoires désignées zones tampons. Dans notre établissement, gestionnaires et cliniciens se sont interrogés sur le mode d'admission optimal de tels patients en provenance des hôpitaux. Un essai pragmatique de non-infériorité a évalué l'incidence de COVID-19 dans ces zones tampons ainsi que les délais d'accès aux soins de réadaptation selon le mode d'admission par disponibilité de lits comparativement à l'admission par cohorte.

L’étude a porté sur 312 patients admis en zone tampon dans trois centres. Les nouveaux cas de COVID-19, les délais de prise en charge et les caractéristiques des patients ont été colligés dans les dossiers médicaux alors que les quotas de personnel soignant et les résultats d'un audit de lavage des mains ont été relevés dans les dossiers administratifs.

Le nombre d'infections à la COVID-19 s'est révélé plus élevé dans le mode d'admission par disponibilité de lits. Le délai total d'accès aux soins de réadaptation a toutefois été plus court dans le mode par disponibilité de lits (-23,5 %).

Les mesures générales de prévention et de contrôle des infections constituaient l'unique barrière de protection contre la COVID-19 au moment de l’étude. En matière de modalité d'admission, la variable à surveiller semble être la situation épidémiologique communautaire. Quand elle se montre basse, il pourrait être avantageux de recourir au mode d'admission par disponibilité de lits pour prévenir le déconditionnement, celui-ci permettant une réduction des délais pour l'accès au programme de soins de réadaptation. Quand la contamination communautaire s'avère au contraire élevée, il serait plus sécuritaire d'utiliser le mode d'admission par cohorte pour assurer une réduction de contamination entre les patients.

Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d'intérêts.