Les grossesses non-désirées sont fréquentes chez les femmes travailleuses du sexe (FTSs) de l'Afrique et sont associées à des issues défavorables. Une meilleure compréhension de l'intention d'avoir une grossesse et l'influence de celle-ci sur leur occurrence pourrait aider à prévenir les grossesses non-désirées.

Des FTSs ont été suivi pendant 12 mois (330 Bénin-322 Mali). L'intention d'avoir une grossesse a été évaluée à l'aide d'une mesure multidimensionnelle prospective développée pour l’étude au recrutement et à six mois. L'occurrence de grossesse a été mesurée à l'aide d'un test d'urine et d'une question rétrospective à six et 12 mois. Un modèle des risques proportionnels de Cox a été utilisé pour estimer l'association entre l'intention et la grossesse. Un poids égal à l'inverse de probabilité de sélection a été appliqué pour prendre en compte les femmes perdues au suivi et une analyse hiérarchique par grappe pour valider la mesure de l'intention.

Quatre cent sept (407) FTSs (âge moyen 30,9) ont été incluses dans la première période d'analyse et 284 dans la deuxième. La distribution des intentions de grossesse était similaire entre les deux périodes de six mois : 16 % avaient une intention positive, 26 % étaient ambivalentes et 57 % avaient une intention négative. Les FTSs avec une intention négative ont eu 54 % moins de grossesse (rapport de risque ajusté (RRa) 0.46, 95 %IC: 0,21-1,01) que celles avec une intention positive et leur taux d'incidence (TI) sur la durée de l’étude était de 15,2 grossesses pour 100-personne-année.

Plus de la moitié des FTSs ne désiraient pas avoir de grossesse et l'intention d'avoir ou non une grossesse en a influencé l'occurrence. Cependant, une partie des femmes avec une intention négative sont tombées enceintes au cours de la durée de l’étude. Des services accompagnant les FTSs dans leur désir de récréation devraient être mis en place afin de prévenir les grossesses non-désirées.

Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d'intérêts.