Bien souvent dans le monde, la santé des personnes détenues n'est pas considérée comme une priorité. Pourtant le taux de notification de la tuberculose en milieu carcéral est estimé à huit fois plus élevé que celui de la population générale. De plus, la surpopulation et les conditions d'incarcération, exposent les détenus à un fort risque d'infection. Notre objectif a été d’évaluer la prévalence de la tuberculose pulmonaire et de l'infection VIH chez les personnes détenues.

Une enquête transversale a été menée à la maison centrale d'Antananarivo, de mars à juillet 2021. Chaque sujet a eu un examen clinique, un test intradermique à la tuberculine, une radiographie pulmonaire, un Test rapide d'orientation diagnostic de VIH, et une confirmation de la présence de Bacilles Acido-Alcoolo Résistants dans les crachats pour ceux qui ont eu des toux productives.

Nous avons inclus 749 détenus, parmi ceux qui ont eu des examens bactériologiques, 11,4 % (4/35) ont été confirmés positifs dont 2 cas retrouvés positifs après mise en culture des crachats seulement. Les cas de tuberculose probable, présentant des symptômes liés à la tuberculose et des images radiographiques en faveur de la tuberculose, étaient de 1,3 % (10/748). La proportion de sujets avec une infection tuberculeuse latente, basée sur un test positif à la tuberculine, a été de 84,1 % (629/748). Le dépistage de VIH a révélé seulement 3 tests réactifs sur 745 (0,4 %).

Cette étude corrobore la notion de vulnérabilité des détenus à la transmission de la tuberculose chez les personnes détenues. Le faible usage de drogue injectable pourrait expliquer la faible transmission de VIH. Pour une meilleure prise en charge globale de la tuberculose et du VIH en milieu carcéral, une amélioration des moyens de diagnostics s'impose, utilisant entre autres la radiographie, pour le suivi d'une éventuelle conversion d'une tuberculose latente en tuberculose maladie.

Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d'intérêts.