Les chutes demeurent la cause principale de blessures menant à l'hospitalisation chez les aînés. Les tendances temporelles dans les taux et profils d'hospitalisations suite aux chutes avec blessures changent actuellement dans le monde.

L'objectif était d'examiner les nombres et taux de ces hospitalisations dans la population québécoise d'aînés de 1991 à 2016, en fonction du sexe, de l’âge, et des types de blessures. Les variations des durées des séjours hospitaliers et de la mortalité ont aussi été examinées.

Analyses de tendances à partir des bases de données médico-administratives québécoises d'hospitalisations. Les tendances temporelles des nombres et taux d'hospitalisations ont été analysées avec des modèles binomiaux négatifs et exprimés en variations annuelles en pourcentages (VAP).

De 1991 à 2016, le nombre d'hospitalisations liées aux chutes a triplé (6893 à 19 087; VAP=+3.4 %), les aînés de 85 ans et plus représentant une proportion croissante de ces hospitalisations (26 % à 44 %; VAP=+5.9 %). Les hospitalisations pour fracture de la hanche ont montré la plus forte croissance en nombre (3388 à 5980). Toutefois, leur taux a diminué de manière constante chez les hommes (VAP=-1.4 %) et chez les femmes (VAP=-1.2 %), alors que les taux ont augmenté pour les autres blessures (ex. VAP traumas crâniens: +5,6 %; fractures des membres supérieurs: +1,1 %). Les proportions de blessures uniques ont constamment diminué chez les aînés hospitalisés alors que les blessures multiples ont triplé. Par ailleurs, les durées moyennes d'hospitalisation ont diminué de 31 à 17 jours (VAP=-2 %), et la mortalité hospitalière a diminué de 5 % à 3 % (VAP=-1,1 %).

Alors que les taux d'hospitalisation pour fractures de hanche diminuent chez les aînés, leur âge à l'admission et les blessures multiples sont en augmentation, reflétant ainsi la fragilité croissante des aînés hospitalisés après une chute.

Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d'intérêts.