En 2014, une épidémie d'Ebola virus Zaïre a été déclarée en Guinée. De mars 2014 à juin 2016, plus 28 000 cas et 11 000 décès ont été enregistrés en Afrique de l'Ouest, faisant de cette épidémie la plus grande connue à ce jour. L'existence de trois bases de données et l'absence d'analyse exhaustive des données ont justifié la présente étude dont l'objectif était d’établir le profil épidémiologique de la MVE en Guinée.

Une étude descriptive d'incidence a été réalisée et les données des bases de 2014 à 2018 ont été utilisées. Les différentes définitions de cas de l'OMS pendant et après l’épidémie ont été utilisées. Les caractéristiques cliniques, sociodémographiques, la tendance hebdomadaire et incidence annuelle des cas ont été décrites. Proportions, ratio, moyennes et étendues ont été calculées.

De 2014 à 2018, 32 719 cas suspects de MVE ont été notifiés dont 3357 (10,3 %) cas confirmés au laboratoire et 456 (1,4 %) cas probables dont 2543 décès (taux de létalité 66,7 %). Ratio homme/femme : 1:1,1. La fièvre était présente chez 2186 (57 %) cas et les hémorragies chez 509 (13 %) cas. Étaient plus touchés les tranches d’âge de 30-49 ans : 1350 (35,9 %) suivi de 15-29 ans 1013 (27,0 %), Les ménagères 699 (18,3 %). Trente de 38 districts sanitaires ont notifié au moins un cas de MVE et le taux d'attaque le plus élevé a été observé dans les districts sanitaires de Macenta (263/100 000 habitants) en 2014 et Forécariah (173/100 000) en 2015.

L'analyse des données a montré des cas avec un tableau clinique atypique, moins d'un cas sur six ayant présenté l'hémorragie. Les sujets d’âge actif, le sexe féminin, les ménagères ont été les groupes à risque. Le renforcement de la surveillance par la mise en place d'un ordinogramme pour la détection précoce des cas est recommandé.

Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d'intérêts.