En France, le Programme national nutrition santé initié en 2001 par le ministère chargé de la santé, vise à améliorer la santé de la population en agissant sur l'un de ses déterminants majeurs, la nutrition. L’équipe de surveillance et d'épidémiologie nutritionnelle de Santé Publique France est chargée de mettre en œuvre des études en population pour décrire la situation nutritionnelle en France.

Ce travail met en perspective des études de surveillance menées en population générale et auprès de populations vulnérables ayant recours à l'aide alimentaire.

En population générale, la prévalence de l'obésité des adultes était de 17 % en 2015. Elle est restée stable depuis 2005 mais rend compte de fortes disparités sociales, demeurant supérieure chez les personnes les moins diplômées. L'obésité touche par ailleurs davantage les populations vulnérables, et notamment les femmes vulnérables, chez qui elle continue d'augmenter (29,6 % en 2005 versus 35,1 % en 2015). La tendance était la même pour la prévalence de l'hypertension artérielle. Concernant le statut en vitamines et minéraux, le risque de déficit en folates plasmatiques chez les femmes en âge de procréer était de 13,4 % en population générale en 2015 contre 23,9 % chez les femmes vulnérables. Un gradient social, absent en 2005, est par ailleurs apparu en 2015 en population générale témoignant d'un accroissement de ces inégalités.

Ces résultats soulignent la nécessité de prendre en compte les inégalités sociales de santé en nutrition et l'intérêt de réaliser des études spécifiques aux populations vulnérables souvent absentes des études en population générale.

Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d'intérêts.