La somnolence diurne excessive (SDE) chez les travailleurs de la santé a des conséquences négatives à la fois sur la santé de ces derniers et sur la prise en charge optimale des patients. Au Maroc, aucune étude n'a été menée sur les facteurs associés à la somnolence diurne dans cette population.

L'objectif était d'identifier les facteurs associés à la somnolence diurne excessive (SDI) chez le personnel de santé de l'hôpital universitaire Ibn Rochd à Casablanca. Participants et méthodes : il s'agissait d'une étude transversale menée de mars à septembre 2020 auprès du personnel médical et paramédical de 28 services du CHU Ibn Rochd. Les données ont été recueillies à l'aide de l'échelle de somnolence d'Epworth (ESS) et de l'échelle d'anxiété et de dépression hospitalière (HAD) dans leur version arabe validée. La taille a été calculée a priori. Les analyses statistiques ont été réalisées à l'aide du logiciel R et des analyses de régression logistique binaire multivariées ont été effectuées pour trouver les facteurs prédictifs. Un odds ratio avec un intervalle d'incertitude de 95 % a été calculé.

Un total de 300 personnes ont participé à l'enquête, l'âge moyen était de 29,24 ± 5,5 ans, 55,3 % étaient des femmes, 84 % étaient des membres du personnel médical, 29,1 % étaient des membres du personnel chirurgical, 9,5 % de l'échantillon étaient des fumeurs et la durée moyenne du sommeil était de 6,74+/-1,4 heures. La moitié de l'échantillon présentait un SDE (51 %), la majorité avait des troubles du sommeil (91 %), 41 % étaient anxieux et 30,7 % souffraient de dépression. Les déterminants du SDE étaient l'âge (OR : 1,062 [1,001-1,126], p=0,045) le sexe (OR : 1,086 [1,086-3,2], p=0,017), les troubles du sommeil (OR : 2,805 [1,25-7,989], p=0,0018), l'anxiété (OR : 1,9 [1,039-3,47], p=0,037) et la dépression (OR : 1,9 [1,03-3,86], p=0,001).

La connaissance de ces déterminants aidera à adapter l'état de santé et les conditions de travail du personnel soignant.

Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d'intérêts.