Malgré les efforts déployés, le paludisme reste un problème de santé publique majeur. Notre objectif était d’évaluer l'importance relative des facteurs socio-économiques et environnementaux pour le risque du paludisme.

Les données proviennent des Enquêtes démographiques et de santé de l'Angola, Bénin, Burkina Faso, Burundi, Congo, Côte d'Ivoire, Libéria, Madagascar, Malawi, Mali, Mozambique, Nigéria, Rwanda, Sénégal, Tanzanie, Uganda, de 2010 à 2015. La longitude et la latitude des grappes étaient utilisées pour extraire des données environnementales (distance à un cours d'eau, température, précipitation). La contribution de la variance des facteurs est estimée avec le modèle à effets mixtes linéaires généralisés. La diminution moyenne de Gini est utilisée pour mesurer l'importance de chaque facteur. Une régression est réalisée afin d'évaluer l'hétérogénéité des relations, ainsi qu'un arbre de régression afin d'observer la partition des données.

Le niveau de richesse est le plus important facteur sociologique (Somme des carrés=1115,8 ; 10,05 % contribution à la variance dans le modèle). La quantité de précipitations et la température étaient les facteurs environnementaux les plus importants (mais faible contribution à la variance du modèle 0,30 %). Nous avions comparé les pays à haut risque (prévalence moyenne=45,8 %, Déviation standard=0,49) et à faible risque (prévalence moyenne=9,5 %, Déviation standard=0,49) et avons trouvé une différence significative sur le niveau d'éducation des mères, l'utilisation des moustiquaires.

Nous avons trouvé l'importance relative des facteurs de risque du paludisme ainsi que la relation spatiale entre le risque de paludisme et certains facteurs : température, quantité de précipitation. Alors que dans certaines grappes les quantités élevées de pluie ou de température étaient liées à une augmentation du risque du paludisme, dans d'autres c’était l'inverse (zones en surbrillance dans les cartes). Ceci met en évidence l'importance de tenir compte de la particularité de chaque région lors de l'implémentation des politiques dans la lutte contre le paludisme.

Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d'intérêts.