La pandémie COVID-19 entraîne des complications à la phase aiguë et également une forme chronique appelée COVID longue dont les facteurs de risque de l’évolutivité vers la forme chronique sont encore en cours d’étude. L'objectif de cette étude était de déterminer la prévalence de cette affection et d'identifier ses facteurs prédictifs.

Une étude de cohorte exhaustive rétrospective a été menée entre avril et juillet 2021 aux urgences de l'hôpital Abderrahmen Mami de la Tunisie. On a inclus tous les patients admis pendant cette période en excluant les décédés, les injoignables et les perdus de vue. On a utilisé la définition de la COVID longue de l'Organisation mondiale de la santé (Octobre 2021) : « la survenue de symptômes généralement trois mois après une infection confirmée ou probable au SARS-CoV2, qui persistent au moins deux mois. » Le recueil des données socioéconomiques et cliniques a été fait à partir des dossiers des malades et celui des données sur la COVID longue par appel téléphonique.

Parmi les 1271 patients admis durant la période d’étude, on a inclus 454 patients, les autres étaient soit décédés soit perdus de vue. La moyenne d’âge était de 58,6 ± 13,9 ans. Le sex-ratio était de 1,16. Les comorbidités les plus fréquentes étaient le diabète (30 %), l'hypertension artérielle (32,8 %) et l'obésité (9,3 %). La prévalence de la COVID longue dans notre population d’étude était de 64 %. Les facteurs de risque indépendants du COVID long révélés par l'analyse multivariée était le sexe féminin (OR=1,59 ; IC95 %=[1,04-2,44] ; p=0,034) et la présence de complications à la phase aiguë de la maladie(OR=2,58 ; IC95 %=[1,47-4,52] ; p=0,001).

Cette étude souligne la fréquence élevée de la COVID longue chez les patients. Les femmes et les personnes ayant présenté des complications pendant la phase aiguë de leur infection sont plus à risque. Des études de cohorte de durée prolongée permettront d'identifier plus clairement tous les facteurs de risque.

Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d'intérêts.